Grande «utilisatrice» de contrats jeunes, la police démontre également un réel souci de reclassement de ses jeunes recrues arrivant au terme de leur contrat de cinq ans dans les commissariats sans avoir obtenu leur intégration dans la police. En mars dernier, la préfecture de la zone de défense Est, regroupant 18 départements, et Group 4 Falck, filiale luxembourgeoise de Group 4 Sécuricor, spécialiste suédois de la sécurité, ont signé une convention définissant les modalités de recrutement des adjoints de sécurité (ADS).

« Les ADS ont la possibilité de passer le concours externe au cours des deux premières années de contrat, puis le concours interne. Leur taux de réussite varie entre 60 % et 80 %. Or, nous nous fixons un objectif de reclassement de 100 % de nos recrues », rappelle la commissaire principale Marie-Jeanne Soranzo, responsable de la direction régionale du recrutement et de la formation (DRRF).

La DRRF, qui consacre au reclassement des emplois jeunes un budget annuel variant entre 50 000 et 100 000 euros, propose aux ADS les plus motivés une formation ER 1 (établissement recevant du public de première catégorie), dispensée par l'Institut européen de sécurité et de communication basé à Hagondange (Moselle). Spécialiste de la formation et du recrutement de gardiens de sécurité privée, Group 4 Falck, également client de cet organisme, a perçu le potentiel de ces jeunes formés à la hiérarchie et à l'accueil du public dans les commissariats français. Assurant, notamment, la sécurité des institutions européennes, de l'aéroport international du Fimbel et des établissements bancaires, la société, qui emploie 910 salariés au Grand-Duché, a, d'ores et déjà, recruté une dizaine d'anciens emplois-jeunes de la police. Pour les ADS du Grand Est, l'opportunité est d'autant plus séduisante que les salaires luxembourgeois s'élèvent à quelque 2 000 euros brut par mois dès l'embauche. En acceptant les gardes de nuit et le travail durant les jours fériés, les salariés du groupe atteignent rapidement un salaire mensuel de 3 000 euros brut.

Très satisfait de ce partenariat, Group 4 Falck n'émet qu'une réserve : alors que le multilinguisme est de rigueur au Luxembourg, les ADS ne pratiquent généralement que le français. « Après quelques mois d'ancienneté, nous proposons à nos recrues des autoformations à l'allemand, au luxembourgeois et à l'anglais », précise Florence Caspar, directrice des ressources humaines de Group 4 Falck. L'entreprise se propose de recruter, chaque année, entre 25 et 30 jeunes Français formés par la police nationale. Un partenariat similaire est à l'étude entre la filiale française de Group 4 Sécuricor et la police nationale.