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«Réseau» s'accorde aussi au féminin pluriel

Enquête | publié le : 12.07.2005 |

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«Réseau» s'accorde aussi au féminin pluriel

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Les réseaux interentreprises de femmes se sont multipliés ces dernières années. Quelques sociétés soutiennent aussi un réseau interne qui les pousse à travailler sur les questions d'égalité des chances et de diversité.

«Depuis un ou deux ans, beaucoup de partners demandent à nous aider dans notre action » : Céline Ricocé, consultante qui anime en France le réseau de femmes de la société de conseil Accenture, nommé Accent sur Elles, ne se sent pas seule. Elle consacre 100 % de son activité à ce programme corporate, lancé il y a six ans au niveau mondial par la direction - un peu plus tard en France. Elle est épaulée dans cette tâche par une associée, qui y investit 15 % de son temps, et bénéficie de soutiens bénévoles de collaborateurs et de collaboratrices du cabinet. Principale mission assignée au programme : « Favoriser la progression de carrière des femmes au sein d'Accenture, c'est-à-dire augmenter le pourcentage de femmes accédant au sommet de la société », résume Céline Ricocé.

Système de promotion balisé

Etant donné le système de promotion très balisé des grands du conseil et de l'audit, supposant de gravir régulièrement les échelons qui mènent d'analyste à associé, en passant par consultant, manager et manager senior, cette ambition impose de travailler sur les évolutions de carrière à tous les étages de l'entreprise. « Avec, néanmoins, un focus sur l'accès au niveau manager, correspondant à une population très importante pour nous, qui cumule cinq à six ans d'expérience », précise la consultante.

Evaluation et promotion

Deux fois par an, si l'ancienneté dans le poste est suffisante, le collaborateur est éligible à une promotion et son dossier est examiné par les associés de sa branche. Les divers réseaux, d'anciens d'école ou de sport, notamment, qui permettent d'avoir accès à ces partners peuvent alors être déterminants dans les choix de promotion.

C'est pourquoi Accent sur Elles travaille en continu avec les ressources humaines sur le sujet de l'évaluation et de la promotion. « Nous vérifions les dossiers, analysons les chiffres, observons les listes avec les managers, indique Céline Ricocé. Certains partners pensent désormais à contacter Accent sur Elles au moment de l'examen des promotions. Pas tous, mais c'est un début. »

L'autre action concerne les salariées elles-mêmes : « Nous sensibilisons celles qui n'ont peut-être pas fait leur travail de réseau en interne à s'y atteler, à se projeter dans l'avenir. » Accent sur Elles permet justement aux femmes de «réseauter» au cours de petits déjeuners à thème tous les mois. Cinq cents salariées du conseil et des fonctions supports y sont conviées, une cinquantaine y participent à chaque fois. Enfin, le programme propose un coaching à une vingtaine de femmes tous les ans, au niveau manager. Depuis 2002, la part des femmes a augmenté de 4 % à chaque niveau de l'entreprise. Deux ont été nommées au comité exécutif France.

Si les réseaux interentreprises se sont multipliés ces dernières années, InterElles occupe une place particulière. Rassemblant les représentantes de réseaux d'entreprises, il est né, en 2001, sous l'impulsion de femmes dirigeantes de France Télécom, IBM France, Schlumberger et General Electric, cette dernière société disposant d'un women network depuis 1997, aux Etats-Unis et, depuis 1998, en Europe. L'Agence spatiale européenne, Air Liquide, EDF les ont rejointes, EADS et Alcatel y pensent.

Les membres du cercle agissent sur le terrain pour favoriser la mixité à tous les niveaux de leur organisation et en s'appuyant sur leur propre réseau.

Force de proposition

« Chez France Télécom, le réseau de femmes de l'Acsed se veut une force de proposition auprès de la DRH, indique, ainsi, Frédérique Dupont, cadre supérieure à la direction des achats et correspondante du cercle chez l'opérateur. Et la dimension interentreprises d'InterElles permet un vrai benchmark entre entreprises technologiques. » Elle souhaiterait, ainsi, faire progresser auprès du comité exécutif l'idée d'une charte de l'égalité professionnelle, étayée par un benchmark des chartes et des accords signés dans les autres entreprises. InterElles se garde de propager l'image d'un « réseau de suffragettes », comme le dit Frédérique Dupont. A France Télécom, au travers du réseau qu'elle anime, elle privilégie une approche de la mixité ouvrant sur des sujets tels que l'organisation du tavail, la place des enfants, les temps privés... qui touchent aussi les hommes. G. L. N.