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Enquête

Les tribus de Bureau Veritas

Enquête | publié le : 12.07.2005 | F. G.

En 2000, Bureau Veritas a invité ses salariés, en fonction des métiers, à se regrouper en communautés professionnelles. Véritable succès, ces groupes, appelés «tribus», participent à la création d'une culture d'entreprise commune.

La définition est claire : une tribu représente une communauté d'intérêts. « Elle rassemble des collaborateurs qui, parce qu'ils exercent le même type de métier, ont vocation à échanger : des avis, des documents, des expériences communes..., toute information susceptible de faciliter leur pratique professionnelle », explique Christine Doré, responsable des ressources humaines de Bureau Veritas.

A l'origine de cette idée ? La nécessité de structurer un langage compréhensible par tous après que les regroupements et autres restructurations du groupe ont bousculé les codes, et modifié les organigrammes.

Faciliter l'intégration

« Ces communautés professionnelles facilitent l'intégration des nouveaux venus », précise Christine Doré. Volontaire, la participation à une tribu est systématiquement proposée à chaque arrivant. Un même collaborateur peut, s'il le souhaite, s'inscrire conjointement dans plusieurs groupes.

103 tribus

Ce sont les coordonnateurs prévention et sécurité qui, en 2000, ouvrent la voie. Depuis, au sein de Bureau Veritas, les tribus n'ont eu de cesse de se multiplier : en 2001, l'entreprise en comptait une dizaine, une cinquantaine en 2003, 103 en 2005.

Certaines tribus fonctionnent avec à peine une trentaine de personnes, alors que d'autres en regroupent plus de mille. Deux catégories coexistent : d'une part, celles qui rassemblent autour d'un métier, comme la tribu du BTP, ou celle du conseil ; et d'autre part, celles qui représentent une fonction transversale, à l'instar de la tribu des ressources humaines, appelée «people management», ou encore la tribu du «comité informatique». La mise en réseau s'effectue grâce à l'informatique puisque chaque tribu bénéficie d'un intranet commun. Chaque membre dispose d'un mot de passe qui lui garantit un accès direct où qu'il se trouve.

Lien entre collaborateurs nomades

« En France, nos collaborateurs sont répartis sur plus de 170 sites. Sans compter que nos métiers les amènent souvent à travailler chez le client. Les tribus constituent un formidable lien pour des collaborateurs nomades », souligne Christine Doré.

Une proposition pour un client ? Une présentation à préparer ? Un problème à résoudre ? La tribu fournit une boîte à outils conséquente dans laquelle le salarié est cordialement invité à piocher. Et s'il advient qu'il ne trouve pas son bonheur, il peut solliciter les membres de sa communauté.

« Ce système permet de profiter du savoir-faire de 20 000 personnes ! Une mutualisation des compétences pour être plus efficace et gagner du temps », insiste la DRH. Dernier avantage : la création d'un fonds commun, sorte de mémoire propre à l'entreprise, utile pour les transmissions à venir. Cher à Frank Piedelièvre, président du directoire de Bureau Veritas, le développement de « cette culture apprenante » bénéficie de moyens internes importants. Ainsi, pour les tribus, trois personnes sont assignées au bon fonctionnement des réseaux intranet.

Et pour que ces communautés soient toujours actives, «un chef de tribu» appelé knowledge manager est nommé. Son rôle ? Animer le réseau, organiser des réunions, virtuelles ou non, motiver ses membres via des forums...

Membres clés et collaborateurs visiteurs

A ses côtés, officient des «membres clés», c'est-à-dire des apporteurs d'idées. Enfin, chaque tribu tolère la présence passive de collaborateurs-visiteurs. Sans être membres, ceux-ci ont accès aux informations échangées, mais ne peuvent intervenir dans le réseau.

Aujourd'hui, 8 000 salariés de Bureau Veritas se sont inscrits dans une ou plusieurs tribus. Pionnière, la France arrive en tête du phénomène communautaire. « Et ce n'est qu'un début ! », prédit Christine Doré. « On le constate en entretien d'embauche : c'est un argument auquel les jeunes ingénieurs sont sensibles. » L'enjeu est de taille, l'effectif de Bureau Veritas devrait doubler d'ici à sept ans. Plus que jamais, les tribus promettent d'être utiles...

Bureau veritas

> Effectifs : 20 500 collaborateurs dans le monde, dont 6 000 en France.

> Secteur d'activité : évaluation de conformité et certification dans les domaines qualité, sécurité, environnement.

> Chiffre d'affaires en 2004 : 1,422 million d'euros.

Auteur

  • F. G.