Tout le monde s'accorde à reconnaître que les phénomènes d'apprentissage et de connaissance jouent un rôle majeur dans le fonctionnement des organisations contemporaines.
Pourtant, le sujet de la connaissance étant en Occident, traditionnellement, un sujet individuel, la dimension collective du savoir reste difficilement appréhendable. D'une part, les sciences des organisations (gestion, sociologie, économie) éprouvent le plus grand mal à construire une théorie de la connaissance inscrite dans le domaine des organisations. De l'autre, les sciences du sujet (psychologie, ergonomie, sciences cognitives) peinent à rencontrer l'organisation autrement que sous la figure de l'environnement social du sujet au travail.
Pour tenter de combler ce fossé, les organisateurs du colloque qui s'est tenu à Cerisy fin 2003 se sont proposés d'aborder le thème de la connaissance dans les organisations sous le double sceau de l'étude de l'activité de l'acteur dans son environnement social et de l'organisation comme système d'activité socialement organisé. D'où une approche interdisciplinaire, elle-même organisée autour de la notion d'activité.
Le livre issu de ce colloque est structuré en trois parties. La première s'interroge sur la notion d'activité collective et les questions qu'elle soulève. La deuxième explore les figures multiples du collectif dans lesquelles s'agence concrètement l'agir collectif entre sujet individuel et organisation. La troisième s'attache à analyser le rôle clé et multiforme des instruments dans la genèse, la pérennité et les transformations de l'agir collectif. Une tentative pour mettre la recherche fondamentale au service des ressources humaines. P. R.