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Les Pratiques

Les policiers s'expriment à bâtons rompus

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 05.07.2005 | Rodolphe Helderlé

L'administration centrale de la police nationale vient d'autoriser les policiers à consulter et à contribuer, à partir de l'intranet, aux forums de discussions des web syndicaux. Ce qui permettra de booster le trafic de ces espaces particulièrement animés.

Pour des raisons de sécurité, les policiers ne peuvent consulter qu'un nombre limité de sites Internet à partir de l'intranet du ministère de l'Intérieur. Une «liste verte» référence les liens vers ces sites accrédités. Le 24 mai dernier, l'administration centrale de la police nationale s'est engagée à ce que les sites des syndicats soient enregistrés sur cette liste. Voilà qui va contribuer à augmenter le trafic et, surtout, le nombre de contributions sur ces forums de discussion déjà très actifs.

Expression anonyme

Sur le site d'Alliance, un syndicat affilié à la CFE-CGC, ce sont, d'ores et déjà, près de 500 visiteurs qui se connectent quotidiennement, postant une moyenne de 50 messages sur les forums thématiques. Ce désir de s'exprimer, de façon anonyme, s'explique par le devoir de réserve auquel sont assujettis les fonctionnaires de police.

« C'est clairement le forum qui draine le trafic sur le site ; 2 500 personnes y sont inscrites. C'est une formidable source d'inspiration pour identifier des axes de revendication et pour se remettre en cause face à l'expression du terrain. L'administration centrale ne manque pas de surveiller ce qui se raconte sur nos forums », souligne Denis Jacob, chargé de la communication d'Alliance. Récemment, les policiers ont, ainsi, rapporté que le personnel de la RATP touchait une prime justifiée par l'exposition permanente à une lumière artificielle et que cela devait être pris en compte pour les policiers rattachés à la surveillance du métro parisien. Sur ces espaces de discussion, s'exprime aussi la rude concurrence que se livrent les organisations syndicales. Les délégués syndicaux lancent des sujets et alimentent les débats, tout en les modérant.

Ouverture au public

Près de 99 % des messages postés sont anonymes. Selon Hervé Nowak, conseiller technique du SNPT (Syndicat national des policiers en tenue), qui vient d'être absorbé par l'Unsa Police, « il nous arrive de supprimer des messages diffamants. Pour nous aider, un outil éradique automatiquement les contenus qui comportent des termes que nous jugeons non conformes ». Un mois après sa réouverture sur une nouvelle plate-forme, le site du SNPT a enregistré 10 000 visites et plus de 600 messages. « Ils sont aussi ouverts au public. Il est très enrichissant de pouvoir échanger avec les administrés », ajoute Hervé Nowak. Bien entendu, c'est exclusivement durant les temps de pause et hors de la vue du public que les fonctionnaires sont habilités à naviguer et à participer aux sites syndicaux. En sus d'avoir permis l'ouverture de la «liste verte» aux sites web des syndicats, l'administration centrale a également autorisé les représentants syndicaux à bénéficier d'une adresse électronique sur l'intranet.

Auteur

  • Rodolphe Helderlé