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Les Pratiques

Des consultants diversité à la Deutsche Bank

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 05.07.2005 | Marion Leo, à Berlin

Déployant une politique de la diversité très active, la grande banque allemande n'a pas choisi la discrimination positive, mais la sensibilisation grâce à un réseau interne de «consultants en diversité».

La Deutsche Bank peut afficher fièrement, sur son site, le palmarès de sa politique de diversité. La première banque privée allemande a été trois fois lauréate, en 1999, 2002 et 2005, du prix «Total-Equality» attribué, outre-Rhin, aux entreprises favorisant l'égalité des chances entre hommes et femmes. Aux Etats-Unis, elle a été classée cinq fois parmi les 100 entreprises les plus favorables aux mères au travail par le magazine Working Mother. Elle a obtenu deux fois le prix «Max-Spohr», accordé par des managers homosexuels allemands, etc. « Nous allons bien au-delà des obligations légales », indique Patrik Fischer, un porte-parole à Francfort. Et pour cause. L'Allemagne n'a toujours pas appliqué la directive européenne contre la discriminination raciale ou ethnique, du 29 juin 2000.

Augmenter le profit

« Avant, notre politique visait surtout à promouvoir la carrière des femmes. Nous avions des responsables de l'égalité hommes-femmes. Aujourd'hui, nous employons des «diversity consultants» », confie le porte-parole. Au siège, on précise d'emblée l'objectif poursuivi : augmenter le profit. « Nous voulons créer les meilleures conditions de travail, afin que chaque employé, indépendamment de son sexe, de sa culture, de sa religion ou de son orientation sexuelle, puisse travailler d'une façon optimale », expose Patrik Fischer. C'est à la suite de sa reprise de la Bankers Trust New York, en 1999-2000, que la banque a introduit ces méthodes de management.

Echange de savoir-faire

En Allemagne, ces «consultants pour la diversité», au nombre de dix, font régulièrement la tournée des directeurs de la banque pour les sensibiliser. Pour promouvoir la carrière des femmes, la banque dispose, ainsi, de quatre réseaux (aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, et une structure au niveau européen), qui permettent aux salariées d'échanger leurs savoir-faire.

La banque a aussi créé des groupes «Rainbow», destinés aux salarié(e)s homosexuel(le)s et aux transsexuels. Objectif : combattre les préjugés. Aux Etats-Unis, un autre réseau vise à aider les jeunes employés issus de minorités ethniques. « Nous ne pratiquons aucune discrimination positive. Ce qui compte, c'est le travail accompli », insiste Patrik Fischer. Nouvelle tendance, avec les seniors : la banque favorise l'échange d'expériences entre les salariés âgés et les plus jeunes au sein de «Know How Tandems».

Les grandes entreprises allemandes commencent à adopter un management similaire. « Le monde du travail est sur le point de se transformer », se réjouit-on chez Antinous, seul cabinet de conseil outre-Rhin à n'employer que des homosexuels.

Auteur

  • Marion Leo, à Berlin