Deux millions de salariés seraient, en France, touchés par l'illettrisme. Alors que l'écrit prend de plus en plus le pas sur l'oral, pour eux, toute lecture de notes, de consignes, ou toute rédaction de compte-rendu est quasi impossible. Difficile, dans ces conditions, de respecter les règles de sécurité ou les procédures qualité.

Alors que le niveau de qualification de la main-d'oeuvre est un facteur décisif de compétitivité, la lutte contre l'illettrisme devient un thème incontournable. Les expériences de formation menées par des entreprises montrent que celles-ci ont été profitables tant aux salariés qu'à la performance économique avec, notamment, une réduction des défauts de qualité et une amélioration du fonctionnement global des structures.

La préoccupation n'est certes pas nouvelle, mais, aujourd'hui, plusieurs facteurs incitent les entreprises à développer des actions dans ce sens. Ainsi, la loi du 4 mai 2004 a étendu le contenu des négociations de branche sur la formation professionnelle aux actions de lutte contre l'illettrisme. D'autre part, la validation des acquis de l'expérience (VAE) et le contrat de professionnalisation offrent de nouvelles opportunités et permettent aux entreprises, avec le soutien de leur Opca, de s'engager dans cette lutte. Afin de ne pas laisser 2 millions de salariés sur le bas-côté à l'heure où des secteurs entiers souffrent d'une pénurie de main-d'oeuvre.