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« La morosité s'installechez les salariés »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 28.06.2005 | Céline Lacourcelle

E. & C. : Randstad a publié, avec l'Institut Louis-Harris, les résultats de son baromètre des salariés*, le 27 juin. Quels en sont les enseignements ?

F. N. : Il confirme la morosité des salariés à l'égard du marché du travail. Ainsi, 83 % d'entre eux le jugent défavorable à un changement d'emploi, soit 5 points de plus qu'en décembre 2004. Ces perceptions reflètent la situation économique de notre pays. Les annonces récentes de l'augmentation du chômage ne concourant pas à leur redonner le moral. Parmi les menaces les plus prégnantes, les salariés évoquent, en tête, les délocalisations (61 %) ; le chômage et le pouvoir d'achat recueillant respectivement 46 % et 44 % des opinions. Cette importance accordée aux délocalisations est la traduction de la campagne référendaire, au cours de laquelle a été réalisé ce sondage. Néanmoins, l'ampleur de l'écart opposant les délocalisations et le chômage (15 points) est révélateur de l'intensité de l'inquiétude. Dans un tel contexte, les salariés reviennent au niveau matériel des choses. Ainsi, les critères qu'ils privilégieraient pour un changement de poste sont le niveau de salaire (49 %) et la sécurité de l'emploi (39 %). Les critères liés à l'épanouissement personnel et professionnel arrivent en queue de peloton : la qualité des relations humaines recueille 33 % des suffrages ; l'intérêt pour l'activité, 24 % ; l'intérêt pour la mission, 14 % ; et les possibilités d'évolution, 17 %.

E. & C. : Pourtant, il semble que les salariés ont l'intention de dépenser leur argent durant les vacances. Quelle explication avez-vous ?

F. N. : En effet, ils déclarent qu'ils dépenseront plus que l'année dernière sur presque l'ensemble des postes ; 41 % estiment que leurs dépenses augmenteront en termes de loisirs (26 % dépenseront moins). Plusieurs interprétations : soit les salariés français ne souhaitent pas se sacrifier, puisque la qualité de vie prime dans leurs attentes actuelles ; soit l'augmentation des prix leur fait prévoir des dépenses en hausse.

* Les 13,14, 20 et 21 mai 2005, par téléphone auprès de 968 salariés.

Auteur

  • Céline Lacourcelle