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Immigrants chinois : le cri d'alarme de l'OIT

L'actualité | publié le : 28.06.2005 |

Selon un rapport publié le 21 juin par l'Organisation internationale du travail (OIT), près de 50 000 immigrants chinois sont victimes, en France, de travail forcé.

Le travail forcé ne concerne pas uniquement les pays du tiers-monde. Il est même au coeur de Paris. C'est ce que révèle le rapport, rendu public le 21 juin, de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur «Le trafic et l'exploitation des immigrants chinois en France». Fruit de cinq mois de travail, cette enquête de terrain, très étayée, engagée en 2003, est aussi une bouteille à la mer. Selon ses deux auteurs, la juriste Gao Yun et la sociologue Véronique Poisson, près de 50 000 Chinois vivent clandestinement en France, dont 70 % à Paris, dans des conditions d'exploitation proches de l'esclavagisme.

Ce « marché ethnique de travail » se concentre dans les secteurs de la confection (43 %) ; de la restauration (23 %) ; du bâtiment (7 %) et des services domestiques (17 %), ce dernier échappant totalement à l'inspection du travail. Enchaînant 15 à 18 heures par jour, pour 300 à 500 euros mensuels, dont 40 % sont confisqués par les employeurs pour le remboursement de la dette due aux passeurs (laquelle coûte entre 12 000 et 20 000 euros), ces personnes vivent aussi dans des conditions d'hygiène déplorables. Par crainte d'être repérées et ne parlant pas le français, victimes du chantage à l'emploi, elles restent coupées du monde extérieur.

Coopération à renforcer

Parmi les recommandations de l'OIT, figurent le renforcement de la coopération entre les autorités françaises et chinoises ; la prise en charge et la protection de la victime ; la formation des policiers et des inspecteurs du travail à la connaissance de cette communauté et la mobilisation des syndicats. Punie en France depuis 2003, la traite des êtres humains n'a donné lieu, depuis, à aucune condamnation, souligne encore l'OIT. J.-F. R.