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« Responsabiliser davantage les salariés »

Dossier | ENTRETIEN AVEC | publié le : 28.06.2005 | J.-F. R.

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« Responsabiliser davantage les salariés »

Crédit photo J.-F. R.

E & C : Quel est votre pronostic concernant le niveau des hausses de cotisation sur les complémentaires frais de santé ?

P. B. : Vu les incertitudes qui entourent la réforme de l'assurance maladie, la prudence est de mise. Mais, il me semble que, pour les prochaines années, la hausse devrait se situer dans une fourchette comprise entre 8 % et 10 %. Certains experts tablent sur une progression de 5 %. C'est très optimiste, car cela correspond à la dérive naturelle des dépenses de santé que les entreprises subissent déjà.

E & C : Les DRH ont-ils anticipé la réforme ?

P. B. : Anticiper est un grand mot, bien que le sujet soit sur leurs tablettes. Pour une simple raison : les dérives financières impactant les régimes complémentaires sont une réalité depuis plusieurs années. Cependant, dans de nombreuses entreprises, les directeurs des ressources humaines ont préféré reporter la refonte de leur système.

Dans un contexte de modération salariale, ils évitent de s'attaquer à un dossier qui touche à la vie quotidienne des salariés.

E & C : Cette stratégie n'a-t-elle pas ses limites ?

P. B. : Bien évidemment. Aux Etats-Unis, l'inaction a coûté très cher. Dans certaines sociétés américaines, les cotisations se sont littéralement envolées, de plus de 13 %. En France, la situation n'est pas si catastrophique. D'autant que les leviers permettant d'endiguer les dépenses existent. En premier lieu, les DRH doivent, en amont, associer les partenaires sociaux au sein, par exemple, de commissions paritaires de suivi de la prévoyance. Dans ces instances, les résultats du régime doivent être analysés et discutés dans la plus grande transparence. C'est beaucoup plus facile pour un DRH d'entamer des négociations dans un climat apaisé.

Il s'agit, ensuite, d'identifier ces fameux leviers. Ceux qui, dans une situation donnée, seront les plus efficaces. Et là, il n'y a pas de recette unique. Certains groupes préféreront réviser le niveau des garanties, tandis que d'autres appliqueront une hausse des cotisations ou, plus simplement, sensibiliseront davantage leurs salariés sur les vertus d'un comportement responsable.

Ce dernier point est, à mon sens, fondamental : les entreprises et les assureurs doivent redoubler d'efforts pour informer les salariés et les responsabiliser davantage sur les enjeux du coût de la santé. Il faut à tout prix chasser des mentalités cette conception du «tout-gratuit».

Auteur

  • J.-F. R.