Qu'est-ce qui maintient, en France, un niveau de chômage aussi élevé ? Telle est la question, simple dans son énoncé mais complexe dans ses implications, dont est parti Daniel Moinier, gérant d'un cabinet de «chasse de têtes», à Lyon.

A partir d'une analyse synchronique contextuelle et diachronique, permettant de retracer l'histoire des pratiques sociales en France, l'auteur en arrive à la conclusion que l'échec de la France à juguler le chômage se situe à la conjonction d'une réalité économique et de politiques sociales aberrantes, démagogiques, qui sont allées à l'encontre même du bon sens.

Il ne faut, selon lui, jamais perdre de vue que ce sont les entreprises qui créent des emplois et que, pour ce faire, elles ont besoin d'avoir les coudées franches. Le travail étant la source de l'enrichissement de tous, il ne doit pas être considéré comme une source de recettes fiscales.

Les solutions qu'il préconise vont donc dans le sens néo-libéral supposant un désengagement de l'Etat dans les questions économiques et sociales et, surtout, une augmentation de la durée du travail hebdomadaire mais également en nombre d'années travaillées.

Rien de très original en somme, mais une démonstration de plus, si besoin en était, que le mot «travail» est source de toutes les ambiguïtés, puisqu'il désigne à la fois le labeur des hommes et l'organisation de celui-ci dans des formes historiques particulières.

Parlant apparemment de la même chose, les uns et les autres peuvent donc réclamer des solutions complètement contradictoires en faveur des travailleurs ou, au contraire, des responsables d'organisations : les patrons. A méditer.