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Les Pratiques

Trelleborg joue au Shogun

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 21.06.2005 |

L'équipementier automobile suédois fait coopérer des managers de cultures différentes en les «transposant» dans le Japon du XVIIe siècle, grâce à un jeu réalisé par la Cegos.

Le rachat, en 2004, de l'activité tuyaux de l'équipementier allemand Metzeler a triplé les effectifs de la business unit (BU) «Fluid, acoustic and solutions» de la branche Automotive de l'équipementier d'origine suédoise Trelleborg (40 % du chiffre d'affaires de 2,45 milliards d'euros). Pour intégrer rapidement ces nouveaux venus, mais également des managers italiens, polonais, anglais, tchèques et français, cette BU, dont le siège, à Carquefou (44), emploie 3 500 des 22 000 salariés du groupe, a demandé à la Cegos d'organiser un séminaire interculturel pour les managers «n-1» des directeurs d'usine. « Quatre objectifs ont été définis, explique Pascale Nemoz-Guillot, directrice RH de la BU : faire comprendre ce que nous sommes et partager nos valeurs ; diffuser nos bonnes pratiques et manager en transversal hors hiérarchie ; mettre nos clients au coeur de nos actions et proposer des méthodes de progrès continu. »

Séminaire de trois jours

A partir d'un cahier des charges transmis sans appel d'offres, la Cegos a mis au point un séminaire de trois jours, en anglais et en résidentiel. Réunis près de Nantes, selon un savant mélange de nationalités, âges, sexes et fonctions pour créer des groupes hétérogènes, les participants ont réfléchi, le premier jour, aux enjeux du changement et aux valeurs de Trelleborg. Le troisième jour a été consacré au lean manufacturing. Le deuxième jour, ils avaient été «transposés» dans le Japon du XVIIe siècle au moyen d'un jeu pédagogique intitulé Shogun. Constitué de quatre équipes, le groupe, qui n'excède pas 20 participants, doit célébrer un Shogun, un «grand général» (Shogun vient de Seiitaishogun : grand général qui triomphe des sauvages). Le jeu s'appuie sur des recherches historiques, avec des références au théâtre Nô et aux origami, sur des vêtements d'époque et sur un scénario. « Le fait d'être déconnecté des problématiques de l'entreprise et la complexité du jeu, en anglais, ôtent tout repère. Tout le monde est sur un pied d'égalité », assure Sophie Sapranides, consultante senior internationale à la Cegos, qui anime ces séminaires.

Différences culturelles

« Cela permet de faire un pas sur la connaissance de soi au travail. On voit ceux qui ont peur d'être envoyés à l'étranger et qui se rigidifient en devenant directifs, ceux qui évoluent et adoptent de la flexibilité. Certains pays ne supportent pas les directives. En Pologne, par exemple, le chef veut conserver son autorité. Or, dans un groupe multiculturel, il est plus important de créer des règles communes et de faire confiance à son équipe », constate Sophie Sapranides. « Le jeu permet une prise de conscience des différences culturelles, une meilleure connaissance des uns et des autres et des synergies pour le futur », souligne Pascale Nemoz-Guillot. Précédé de quinze jours de coaching, ce séminaire, financé par des fonds dédiés hors plan de formation, organisé en décembre 2004 et en mai 2005, sera suivi par une centaine de managers de Trelleborg. MARTINE DORIAC