logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

Plébiscitée... par des salariés peu informés

L'actualité | publié le : 21.06.2005 | Guillaume Le Nagard

L'enquête annuelle BNP Paribas/Altedia confirme l'intérêt des salariés pour l'épargne d'entreprise, en particulier pour l'actionnariat. Ils sollicitent l'entreprise pour la retraite et les frais de santé, mais se disent toujours aussi mal informés.

Chaque année, l'entreprise s'affirme un peu plus comme un acteur légitime de l'épargne auprès de ses salariés : 75 % d'entre eux considèrent naturel, en effet, de placer ses économies dans des dispositifs proposés par l'entreprise, selon l'enquête annuelle «Tendance épargne et retraite entreprises», réalisée par BNP Paribas et Altedia et publiée le 15 juin.

Pouvoir se constituer une épargne

La conjoncture boursière n'y change rien, 53 % des salariés indiquant qu'ils ne souhaitent pas modifier leur choix d'investissement, pas plus que son importance pour 64 % d'entre eux. Ils restent surtout attachés (70 %) à l'idée d'une rémunération différée avec une contrepartie d'avantages fiscaux, permettant de se constituer une épargne (70 %), voire de préparer sa retraite (61 %). En revanche, ils identifient encore mal les vecteurs de cette épargne d'entreprise : 23 % des salariés évoquent la participation ; 18 % l'intéressement et 16 % les plans d'épargne entreprise. Quant au Perco, inconnu des salariés, il n'est mentionné que par 10 % des dirigeants.

L'actionnariat salarié reste remarquablement stable, considéré comme une bonne chose pour 90 % des dirigeants et pour 64 % des salariés. Ces derniers en font une démarche patrimoniale, estimant, à 75 %, qu'il leur permet de mieux préparer leur retraite. Ils y voient aussi une façon d'être associés à la stratégie de leur entreprise (62 %).

Selon cette enquête, outre la retraite, les salariés demandent à leur entreprise de participer à leur protection sociale (31 %, alors que la priorité est à l'augmentation de salaire pour 66 % d'entre eux). Une attente mal perçue, semble-t-il, par les dirigeants (4 % et 96 % pour les mêmes items). La santé arrive d'ailleurs en tête des préoccupations sociales des salariés, avant la retraite ; 33 % d'entre eux attendent, en effet, une participation de leur entreprise en matière de santé, contre 17 % pour la retraite et 15 % pour la perte d'emploi.

Stabilité des dispositifs

Raymond Soubie, président d'Altedia, a souligné à propos de l'épargne salariale qu'« aucun instrument de politique sociale ne recueille un tel consensus entre salariés et dirigeants », précisant qu'il est dû, notamment, à la continuité et à la stabilité des dispositifs. Il a, ainsi, mis en garde contre les tentations du gouvernement de proposer un nouveau déblocage des sommes de la participation, après celui de la fin 2004, pour relancer la croissance. Ce qui brouillerait encore le message sur la nécessité d'épargner pour les retraites.

Le risque est d'autant plus grand que l'information des salariés sur l'épargne d'entreprise est largement défaillante et ne progresse pas d'année en année ; 67 % des salariés se disent mal informés sur ce sujet ; 72 % sur l'actionnariat salarié et jusqu'à 75 % sur les retraites d'entreprise.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard