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L'actualité

Panne sèche pour l'emploi

L'actualité | publié le : 21.06.2005 |

Moins de croissance, davantage de suppressions d'emploi et augmentation du chômage indemnisé : c'est le bilan du 1er trimestre 2005 que vient de dresser l'Unedic. Les partenaires sociaux devront en tenir compte pour négocier la nouvelle convention de l'Unedic, à l'automne.

Mauvaise nouvelle pour le régime d'assurance chômage : alors que les partenaires sociaux s'apprêtent à négocier une nouvelle convention Unedic, à l'automne, qui fixera les droits et le niveau d'indemnisation des chômeurs, tous les indicateurs sont au rouge : si l'année 2004 s'était plutôt bien terminée, l'emploi salarié stagne en 2005. Ce phénomène s'explique par d'importantes suppressions d'emploi dans l'industrie, tout juste compensées par les créations dans la construction et le secteur tertiaire.

Le déficit s'accentue

Le nombre de chômeurs indemnisés a augmenté de 0,4 % en avril par rapport à mars. Sur un an, leur nombre est passé de 2 740 900 à 2 742 100. Conséquence : le déficit se creuse, et il devrait atteindre 12,7 milliards d'euros fin décembre 2005. La question financière sera donc l'un des points clés des discussions des partenaires sociaux, gestionnaires du régime. Ils disposeront des nouvelles prévisions de l'Unedic, qui révisera à la baisse son hypothèse de croissance, évaluée, en mars dernier, à 1,9 %. Trop optimiste, l'organisme paritaire avait tablé sur 164 000 créations de poste cette année et sur une baisse du chômage de 110 000 personnes. Or, seuls 3 300 postes ont été créés pour le seul premier trimestre.

La fragile remontée de l'intérim, +1,3 % en avril par rapport à mars dernier, ne permet pas encore d'avoir des certitudes sur une reprise prochaine. De même, la progression de l'emploi dans les fonctions de R&D (+3,2 %) reste encore trop aléatoire pour qu'on puisse confirmer que ces investissements en matière grise se transformeront en emplois industriels et tertiaires.

Emprunts bancaires

En attendant, pour combler le déficit et faire face aux agios bancaires (300 millions par an), l'Unedic devrait intensifier ses emprunts bancaires. Les partenaires sociaux devront, eux, trouver de nouvelles solutions. Mais les voies de cette renégociation apparaissent singulièrement limitées. Faut-il augmenter les cotisations salariales et patronales ? Ou réduire le niveau d'indemnisation des chômeurs ? Faire bouger l'assiette des cotisations en prenant en compte le profit des entreprises et en modulant le taux en fonction de la nature des emplois créés, stables ou précaires ? Ou alors augmenter les dépenses actives (1 milliard d'euros, actuellement, sur un budget de 24 millions d'euros) pour financer, par exemple, l'accompagnement renforcé des demandeurs d'emploi (en généralisant les expériences de placement privé, de type Ingeus) au détriment de l'indemnisation ? Le Medef pourrait, à nouveau, se prononcer pour le retour de la dégressivité des allocations chômage. Il y a trois ans, la situation déficitaire de l'Unedic avait déjà conduit patronat et syndicats à augmenter les cotisations et à réduire la durée d'indemnisation du chômage. ANNE BARIET