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Enquête

Un marché dur pour les nouveaux diplômés

Enquête | publié le : 14.06.2005 |

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Un marché dur pour les nouveaux diplômés

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Malgré une embellie conjoncturelle de l'offre d'emploi dans la fonction RH, le marché reste peu porteur pour les nouveaux diplômés. Les responsables de 3es cycles estiment que le contenu de leurs formations n'est pas en cause.

L'offre d'emploi dans la fonction RH bénéficie d'une petite embellie depuis quelques mois. Le dernier indicateur mensuel des offres d'emploi cadres de l'Apec indique une augmentation de 21 % des offres RH entre avril 2004 et avril 2005. Cette progression doit, cependant, être relativisée, dès l'instant qu'on la compare à celle de l'ensemble des fonctions : +34 % sur la même période. L'année 2005 s'annonce, de toutes manières, meilleure que l'année 2004 en matière d'offres d'emploi. Entre octobre 2003 et octobre 2004, leur nombre avait baissé de 2 %.

Marché peu favorable

Pour autant, le marché de l'emploi reste peu favorable. Au troisième trimestre 2004, il y avait 89 candidatures par poste, toujours selon l'Apec. La fonction RH est l'une de celles qui connaissent le plus grand décalage entre l'offre et la demande. Pour Pascal Nicaud, directeur de l'unité d'affaires RH de la Cegos, le marché est atone.

« La fonction RH n'est pas amenée à se développer de manière considérable », relève, pour sa part, Pia Imbs, présidente de Référence RH, une association regroupant 26 établissements dispensant des formations de 3e cycle en ressources humaines, dont les adhérents forment, chaque année, environ 625 diplômés. Elle est également directrice de l'IAE de Strasbourg.

Les diplômés issus des formations RH souffrent de l'état de ce marché. David Alis, directeur de l'IAE de Rennes, constate : « Il y a deux ans, des étudiants de nos 3es cycles RH refusaient de travailler dans l'agroalimentaire, car le travail n'était pas assez bien payé, et préféraient aller en région parisienne. Aujourd'hui, il ne peuvent plus se le permettre et sont obligés de rechercher plus activement un emploi. » Le taux d'insertion à six mois est de 80 %, mais « nos jeunes diplômés signent plus souvent des CDD qu'auparavant ».

Recherche de gains de productivité

Selon lui, la faiblesse de l'offre d'emploi s'explique par le fait que les entreprises ont pourvu leurs besoins en compétences RH il y a cinq ou six ans, au moment de la mise en place des 35 heures, qui a créé un appel d'air. Par ailleurs, la recherche de gains de productivité, pour la fonction, réduit les besoins en main-d'oeuvre. En conséquence, David Allis a décidé de « ne pas augmenter la taille des promotions des 3e cycles RH ». Pour lui, les débouchés sont à chercher dans les Maisons de l'emploi, les Opca, les syndicats.

Pia Imbs relève, pour sa part, que le taux d'insertion des étudiants en alternance est meilleur que celui de la filière classique.

Les entreprises préfèrent les spécialistes

Ni l'un ni l'autre ne pensent que leurs formations sont en décalage avec les attentes des entreprises. Ils restent également persuadés que celles-ci veulent des spécialistes en RH et non pas des opérationnels accédant sur le tard à la fonction.

Malgré ce satisfecit, Référence RH travaille à adapter l'offre de ses adhérents. Son assemblée générale, qui se tiendra les 23 et 24 juin prochains, sera l'occasion de relancer son projet d'accréditation des formations RH à partir de critères tels que la durée de la formation spécifiquement RH, les interventions de professionnels, les stages, l'apprentissage, l'ouverture à l'international... L'association créera également une «commission perfectionnement» autour de la question : «Quelles sont les attentes des professionnels de la fonction RH vis-à-vis des diplômés issus de nos formations ?». Les pistes : la responsabilité sociale, l'étude des restructurations, la création de valeur. E. F.