Une prise de conscience partagée : le sous-titre de l'accord signé le 4 avril dernier par la direction de La Poste avec 5 syndicats (CFDT, CFTC, CGC, CGT et FO) donne le ton. En quinze ans, le taux de féminisation de l'entreprise est passé de 38,8 % à 50,3 %. Pourtant, si les femmes sont sur-représentées dans les services financiers (68 %) ou dans l'unité grand public (62 %), elles ne sont que 38 % au courrier et 24 % aux colis. Par ailleurs, seuls 22 % des cadres dits stratégiques sont des femmes.

« Le moment était venu de concrétiser, sous la forme d'un engagement écrit, les réalisations spontanées et de donner un coup d'accélérateur officiel pour réduire les inégalités », explique Foucauld Lestienne, directeur délégué des ressources humaines et des relations sociales. En ligne de mire, le recrutement. Aujourd'hui, les femmes sont trop souvent embauchées aux plus bas niveaux de qualification et en contrat précaire. Les services chargés de l'emploi devront, ainsi, rééquilibrer la répartition hommes-femmes en fonction des métiers selon des objectifs chiffrés.

Autre fer de lance de l'égalité professionnelle, la promotion interne. « Il s'agit surtout de faire en sorte que la maternité ne soit plus synonyme de ralentissement des évolutions de carrière », explique Foucauld Lestienne. Il s'agit donc d'améliorer l'articulation entre travail et parentalité. Les temps partiels seront privilégiés pour les pères et les mères qui le souhaitent. Des entretiens, avant et après les divers congés parentaux, seront généralisés, afin de trouver avec chaque parent les modalités les plus propices à l'articulation entre vie professionnelle et vie familiale. Par ailleurs, l'accord prévoit une vigilance accrue pour que les absences pour congé maternité n'impactent pas les rémunérations, notamment variables.

Enfin, en matière de garde d'enfants, La Poste promet de renforcer sur plusieurs sites les partenariats avec des entreprises soumises aux mêmes contraintes horaires afin d'obtenir des accès privilégiés à des crèches interentreprises.

« Autres innovations expérimentées en 2005 : une offre périscolaire avec participation financière, ainsi qu'une aide concrète de nos services pour aider les familles à trouver des solutions, de type recours aux chèques emploi-service et réservations de places de crèche... », souligne Sylvie Savignac, responsable des relations sociales.

Le tout étant accompagné d'une importante communication interne. « Il s'agit surtout de faire évoluer, au jour le jour, les représentations », ajoute Sylvie Savignac. Une commission nationale «Egalité professionnelle» y veillera deux fois par an. Rendez-vous dans six mois pour le premier bilan.