En janvier 2001, quand la chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Cambrai crée la GPID (gestion prévisionnelle des implantations et du développement), elle lance un dispositif innovant. L'outil, en effet, permet aux entreprises de s'implanter ou de se développer plus facilement sur son territoire. La chambre de commerce a mis au point un groupe de travail qui accompagne celles qui ont de lourds besoins en recrutement, soit parce qu'elles se développent, soit parce qu'elles s'implantent. Or, pour le Cambrésis, l'enjeu n'est pas des moindres. Terre textile par excellence, il souffre particulièrement des difficultés du secteur. Alors qu'il représentait encore plus de 20 % des emplois de l'arrondissement il y a une dizaine d'années, le textile en totalise un peu moins de 10 % aujourd'hui. Et, en dix ans, près de 2 000 emplois ont été supprimés dans le secteur.

Concrètement, le dispositif fait office d'ensemblier. Il réunit ainsi plusieurs partenaires : la CCI, l'ANPE, la Direction départementale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, l'Assedic, le conseil régional, Cambrésis Développement économique (une association de promotion du territoire), l'Education nationale et l'entreprise concernée. En sus, on trouve parfois, également, les entreprises de travail temporaire et les organismes de formation que souhaitent associer les entreprises. « Ce groupe de travail se réunit toutes les six à huit semaines afin de faire le point sur l'avancement des projets de formation et de recrutement des entreprises », explique Pascal Formet, animateur de la GPID.

L'objectif de cet outil est de répondre à tous les types de problèmes que peut rencontrer une entreprise face aux difficultés de recrutement. Et, selon le degré de réactivité nécessaire, différents acteurs seront mobilisés. Ainsi, l'Education nationale doit permettre de répondre aux besoins de formation à long terme des entreprises, tandis que des actions de formation à plus court terme peuvent être mises en place par Formatech (le dispositif de formation de la CCI) ou par d'autres organismes tels que l'Afpa. Enfin, la présence de l'ANPE et de l'Assedic permet de faciliter le processus de recrutement.

« Aujourd'hui, la GPID est devenue, pour les entreprises, un élément d'attractivité du territoire », juge Pascal Formet. Après quatre années d'existence, environ 500 emplois ont été créés par des sociétés dans le cadre de ce dispositif. Pour renforcer l'efficacité de l'outil, de nouvelles entreprises y auront accès. « L'objectif est d'en faire profiter celles de secteurs sous tension et, notamment, les entreprises artisanales », explique Pascal Formet. Courant 2005, les PME du secteur des métaux et celles du bâtiment devraient pouvoir en bénéficier.