Une grande aire de jeu à l'arrière, une salle de psycho-motricité dotée du matériel dernier cri, des salles séparées selon les âges : la crèche d'entreprise de la Banque générale du Luxembourg (BGL) se situe, incontestablement, au top niveau de ce type d'équipements. Et, depuis son ouverture, à l'automne 2003, elle ne désemplit pas. Elle accueille une soixantaine d'enfants de 0 à 4 ans, à temps complet ou partiel, ce qui ne suffit pas à satisfaire toutes les demandes. Malgré la liste d'attente, la banque ne souhaite pas étendre la crèche, « afin de lui garder une taille humaine », indique Christiane Deckenbrunnen, directrice des ressources humaines.

Un tel engouement ne surprend pas. La BGL recense 900 salariés - sur 2 500 - âgés de 25 à 39 ans, dont une moitié de jeunes femmes. Or la garde d'enfants au Luxembourg pose problème. Les crèches à financement public font le plein, les structures privées sont chères et l'assistance maternelle à domicile n'est guère développée.

Pour créer sa crèche en périphérie du centre-ville, la BGL a loué un bâtiment neuf qu'elle a fait agencer spécialement. Elle est ouverte à tous les salariés, du siège comme du réseau d'agences. Le personnel du siège social, distant de seulement 500 mètres dans le quartier du Kirchberg, et, à un degré moindre, les salariés du pôle private banking à Luxembourg-ville, en profitent principalement. Les jeunes parents salariés de la BGL bénéficient d'un tarif réduit. La banque n'assure pas directement la gestion de la crèche. Elle l'a confiée à une SARL, créée pour la circonstance, qu'elle subventionne et dont elle contrôle le fonctionnement via un comité de gestion où siègent les représentants du personnel. La société emploie 15 personnes agréées par l'Etat. « Nous avons travaillé en étroite collaboration avec le ministère de la Famille, aussi bien pour concevoir l'agencement de la crèche que pour nous assurer de la qualification de son personnel », précise Christiane Deckenbrunnen.

Initiative très rare dans le paysage bancaire et financier luxembourgeois, la crèche de la BGL s'inscrit dans une politique plus générale de facilitation de l'emploi féminin au sein de l'établissement. Temps partiel aux modalités souples (16 % de l'effectif y recourt aujourd'hui contre 3 % en 1990), possibilités de congés sans solde et flexibilité des plages horaires procèdent du même objectif. La maison mère de la BGL, le groupe belgo-néerlandais Fortis, a également initié un «programme de diversité», qui vise, notamment, à augmenter la proportion de femmes parmi les cadres de direction. A la BGL, l'emploi féminin représente 45 % de l'effectif. Mais, comme souvent, la proportion diminue au fur et à mesure que l'on grimpe dans la hiérarchie.