E & C : Accountemps Intérim, filiale de Robert Half International Inc, spécialiste du recrutement temporaire et permanent, a publié, le 31 mai dernier, une étude internationale* sur le rapport qui existe entre la rémunération et la motivation des salariés. Quels sont les principaux résultats ?

F. C. : Il semble que motivation et rémunération ne vont pas, ou plus, de pair. Ainsi, selon 52 % des directeurs financiers et DRH français interrogés, le manque d'opportunités de carrière en interne est la motivation première pour changer de poste. Il en est de même aux Pays-Bas (45 %), en Irlande (40 %) et en Belgique (36 %). La rémunération n'apparaît qu'en deuxième position, avec 17 % des suffrages, suivie par le manque d'adhésion à la culture d'entreprise (16 %). Les salariés affichent aujourd'hui d'autres exigences.

E & C : Quelles sont ces exigences ?

F. C. : Les avis divergent d'un pays à l'autre. Ainsi, 57 % des Belges citent en premier la voiture de fonction. Celle-ci ne séduit que 16 % des Français et 10 % des Britanniques, qui lui préfèrent un système de primes ou encore une retraite complémentaire, tandis qu'aux Pays-Bas, les salariés aspirent au télétravail.

E & C : Quels enseignements tirez-vous de ces résultats ?

F. C. : Il est clair que les entreprises qui souhaitent fidéliser leur personnel et anticiper sur une prochaine fluidité du marché doivent réfléchir à d'autres éléments d'attractivité que le simple chèque, qui, s'il a son importance, procure aux salariés une satisfaction de court terme. Surtout lorsque l'on sait que les cadres vont travailler jusqu'à 65 ans. Ces derniers vont donc réclamer, avec de plus en plus de force, un bien-être au travail qui se manifeste, on le sait, par une ambiance et un cadre de travail agréables, un management et une communication efficaces et autant d'à-côtés : mutuelle, plan de retraite, abonnements divers...

* Réalisée auprès de 1 400 directeurs financiers et DRH dans 9 pays.