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Enquête

Un relais entre les générations

Enquête | publié le : 07.06.2005 |

La Caisse d'épargne des pays de l'Adour (Cepa) prépare depuis deux ans le passage de relais entre un responsable RH en fin de carrière et son jeune remplaçant.

Le 30 septembre prochain, Bernard Bacqué, responsable du pôle «gestion RH» (administration du personnel, SIRH) de la Cepa, une Caisse d'épargne située dans les Pyrénées-Atlantiques et dans les Landes, partira à la retraite, à l'âge de 56 ans, au terme d'une carrière entièrement effectuée à la Caisse d'épargne, dont quinze ans dans les RH.

Deux ans de transition

Il sera remplacé par Nicolas Llorens, 30 ans, embauché en 1999, responsable du pôle «relations sociales», en charge des relations avec les syndicats. Ce dernier s'occupera alors des deux pôles fusionnés, rebaptisé pôle des «affaires sociales». Nicolas Llorens ne devrait pas être démuni au moment de prendre ses fonctions, et d'encadrer six personnes, contre une auparavant, car la transition est préparée depuis deux ans.

Suppression de postes

Ce délai peut paraître luxueux, mais le passage de témoin entre Bernard Bacqué et Nicolas Llorens intervient dans un contexte de réduction des effectifs de la DRH. A l'occasion de ce départ à la retraite, la DRH de la Cepa perd un poste, puisque celui de Bernard Bacqué ne sera pas remplacé. En outre, celui de directeur des ressources humaines, parti il y a dix-huit mois, a été supprimé, « afin de réaliser un gain », selon Nicolas Llorens. Sans le filet de sécurité du DRH, les responsables des deux pôles restants («relations sociales» et «développement des RH») rendent directement compte au mandataire social en charge des RH. Si on ajoute le risque de perte de savoir-faire après le départ de Bernard Bacqué, cela fait plusieurs bonnes raisons de préparer le passage de relais.

La direction de la Cepa a décidé de deux actions dans ce sens. Elle a financé, en 2003-2004, une formation de DESS en GRH à Nicolas Llorens. « Cela m'a permis d'avoir le niveau en informatique RH et en contrôle de gestion, et donc en maîtrise des coûts du social. J'ai également acquis des compétences dans le domaine de la paie, même si je ne m'en occupe pas de manière opérationnelle », explique ce dernier, déjà titulaire d'un DESS en droit social. Avec ce second 3e cycle, il ajoute donc la compétence RH à la compétence juridique.

Surtout, depuis le 1er janvier 2005, la Cepa organise le tutorat de Nicolas Llorens par Bernard Bacqué. Ce dernier occupe maintenant un poste de «chargé de mission tutorat RH». Cela le place, statutairement, en dessous du premier. « L'objectif de ce tutorat est de mettre Nicolas en situation, je suis là pour le soutenir, pas pour prendre des décisions à sa place. Il décide ou codécide, et, dans les deux cas, nous discutons », explique Bernard Bacqué. Cette organisation est facilitée par le fait que les deux hommes ont déménagé dans le même bureau. « La situation n'est pas courante dans la banque, où l'on est très attaché aux prérogatives », relève Nicolas Llorens.

Tâches à valeur ajoutée

« J'habitue les collaborateurs à s'adresser à Nicolas », explique, de son côté, Bernard Bacqué. En six mois de tutorat, Nicolas Llorens estime avoir progressé dans ses relations avec les salariés, qu'il voit quotidiennement, quand, à son ancien poste, il côtoyait plutôt les syndicats. Frais émoulu de son DESS en GRH, il déclare aussi avoir pris conscience que l'horizon de la fonction RH est la création de valeur, le recentrage vers des tâches à forte valeur ajoutée, son transfert vers les managers.

Développement du SIRH

Quant à Bernard Bacqué, dégagé de ses obligations opérationnelles, il peut, en plus de son tutorat, se consacrer à deux tâches stratégiques qui lui assurent de laisser sa marque dans l'entreprise. Il supervise le développement du SIRH et, notamment, la prise de congés sur intranet. Il supervise, également, la formalisation de modes opératoires RH : relation avec le prestataire paie ; gestion administrative de l'embauche et des recrutements ; déploiement de tableaux de bord sociaux ; organisation des IRP. Ils permettront à son jeune remplaçant de réaliser des gains de productivité. E. F.

Cepa

> Effectifs : 626 salariés.

> Implantations : 80 agences.

> Produit net bancaire : 92 millions d'euros.