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Enquête

Deux «clubs» pour regrouper les jeunes

Enquête | publié le : 07.06.2005 |

Créées il y a quelques mois, Génération RH et l'ANDCP junior tentent de répondre aux nombreuses interrogations des jeunes de la fonction RH.

Deux organisations destinées à accueillir des jeunes de la fonction RH ont vu le jour, coup sur coup, ces derniers mois. Génération RH et l'ANDCP junior ne s'adressent pas toutes deux au même public et n'ont pas forcément la même vision de la fonction RH, mais elles poursuivent le même objectif : regrouper, pour la première fois, les jeunes de la fonction, et les aider à trouver des réponses aux multiples questions qu'ils se posent.

Génération RH

Emanation du cabinet spécialisé dans l'événementiel RH & M, Génération RH (1) est née en février 2003. Elle regroupe, actuellement, 260 adhérents. Pour entrer dans l'organisation, il faut être, au minimum, DRH adjoint ou DRH, faire partie du comité de direction de son entreprise, et être «jeune», c'est-à-dire avoir «moins de 42 ou de 43 ans», selon Florence Nony, présidente de Génération RH, et DRH Europe de Wella (produits de coiffure), une filiale de Procter & Gamble. Il faut, en outre, s'acquitter d'un droit d'entrée d'un peu plus de 700 euros.

Lieu de réflexion et d'échanges

Le mouvement se veut d'abord un lieu de réflexion et d'échanges. Il est né autour d'un constat et d'un triple credo : la fonction RH reste très administrative en France, elle doit évoluer vers un partenariat avec la direction générale, tenir le rôle de business partner et « représenter le capital humain de l'entreprise, dans une période où le pouvoir financier est très important », explique Florence Nony. Génération RH organise des rencontres, prépare une université d'été, et a réuni un groupe de travail sur la clause de conscience du DRH (voir encadré ci-contre).

L'ANDCP junior

L'ANDCP junior (2) a été créée en novembre 2004. Elle accueille tous les professionnels de la fonction RH âgés d'environ 30 ans et ayant cinq ans d'expérience. L'ANDCP junior est, également, un lieu de réflexion et d'échanges, accessible pour 185 euros. L'association est née d'un «besoin des jeunes cadres de la fonction RH de se retrouver entre eux», indique la brochure. Mais, plutôt que d'afficher un credo sur ce que doit être un responsable RH, l'ANDCP junior veut d'abord aider ses adhérents à répondre aux questions qu'ils se posent, notamment en sollicitant les adhérents expérimentés.

Questionnements

Manifestement, la formule suscite de l'intérêt chez les jeunes RH. Ils n'étaient pas loin de 150 à assister, le 25 mai, à Paris, à une réunion sur le thème «Fonction RH : place des jeunes ? Place aux jeunes ?», en présence, notamment, de Foucauld Lestienne, directeur délégué pour les ressources humaines de La Poste.

Les questions du public, pour la plupart pas encore DRH, portaient sur la façon de le devenir : quel parcours pour progresser ? Quel profil les entreprises recherchent-elles ? Quelles expériences valoriser ? De toute évidence, les jeunes RH s'interrogent sur l'avenir de la fonction et sur le leur.

Place et évolution de la fonction

Au cours de la réunion de lancement de l'ANDCP junior, en novembre, les organisateurs avaient demandé aux participants quels étaient les thèmes qu'ils souhaitaient aborder. De manière assez symptomatique, l'échange sur les bonnes pratiques en matière de GRH apparaissait comme une préoccupation secondaire. Ainsi, la réforme de la formation, chantier pourtant extrêmement accaparant, ne figurait qu'en septième position. Loin devant les autres thèmes, les jeunes RH souhaitent d'abord traiter de « la place, de l'évolution et de la promotion de la fonction RH dans l'entreprise ». E. F.

(1) www.generation-rh.com

(2) www. andcp.fr/rejoignez_nous/ junior.php

La profession réfléchit à sa clause de conscience

La clause de conscience des DRH doit leur permettre de concilier éthique et exercice de leur profession, et les protéger contre des poursuites judiciaires.

« On n'aurait jamais imaginé cela il y a quinze ans ! » Malgré des années de fréquentation assidue de la fonction RH à la direction scientifique d'Entreprise & Personnel, et à l'ESCP-EAP, Bernard Galambaud ne peut s'empêcher d'être étonné par la réflexion que mène actuellement la profession sur la clause de conscience des DRH. Il y voit une «demande de morale» des jeunes DRH. Pascal Nicaud, directeur de l'unité d'affaires RH de la Cegos, y voit, quant à lui, un symptôme du «blues» des DRH, soumis à la pression de plus en plus forte de leur direction et à la judiciarisation des relations sociales.

Le mouvement Génération RH est à l'origine de cette initiative. Il a monté un groupe de travail sur le sujet, qui suit actuellement plusieurs pistes sans en privilégier une particulièrement : la mise en place d'un devoir d'alerte, la création d'un conseil de l'ordre, voire le vote d'une loi instaurant une clause de conscience sur le même modèle que celle des journalistes. Un DRH pourrait alors démissionner tout en conservant ses droits au chômage.

Cette réflexion est née à la suite de « témoignages de DRH en situation délicate », relate Florence Nony, présidente de Génération RH. Elle distingue deux types de situations, selon que le DRH est amené à accomplir des actes illégaux (fourniture illicite de main-d'oeuvre, délit d'entrave...), ou des actes contraires à l'éthique (restructuration d'une entreprise bénéficiaire, licenciement d'un salarié peu avant la retraite...). La réflexion sur la clause de conscience, qui est loin de faire l'unanimité dans la profession, doit se poursuivre jusqu'à la rentrée prochaine.