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« Le DIF, c'est trop compliqué à appliquer »

Dossier | publié le : 07.06.2005 | L. G.

Une petite moitié des chefs de PME, interrogés par Ipsos pour la CGPME, estiment que la réforme en cours est plutôt une bonne chose. Mais la majorité d'entre eux pensent qu'elle n'est pas simple à mettre en oeuvre dans leur entreprise.

Entre les PME et la réforme de la formation, ce n'est pas encore l'amour fou. Et les chefs de PME soupirent de ce qui leur apparaît comme un système trop compliqué. En effet, les résultats de l'enquête, menée par Ipsos pour la CGPME (1), montrent qu'ils auraient souhaité davantage de simplicité. Ainsi, 48 % des dirigeants de PME interrogés pensent que l'actuelle réforme est une bonne chose, mais 35 % sont d'un avis contraire.

La réforme étant encore jeune, seule la notoriété des différents points de celle-ci est réellement mesurable et indicatrice. Les pratiques ne pourront être jugées que dans quelques mois.

Manque de notoriété

Ainsi, concernant la notoriété du contrat de professionnalisation, seuls 18 % des dirigeants de PME disent en avoir déjà entendu parler et savoir assez bien ce qu'il recouvre. 55 % en ont entendu parler mais ne savent pas vraiment de quoi il retourne. Enfin, 27 % n'en ont pas entendu parler.

Pour ce qui est de la notoriété des mesures destinées à développer la formation en dehors du temps de travail, les réponses, assez similaires, accusent une petite dégradation supplémentaire : 28 % des dirigeants de PME disent en avoir déjà entendu parler et savoir assez bien ce qu'elles recouvrent, 36 % en ont entendu parler mais ne savent pas vraiment de quoi il retourne, et 35 % n'en ont pas entendu parler.

Le DIF davantage connu

Morceau de choix : le Droit individuel à la formation. Il est un peu mieux loti en termes de notoriété : 41 % des dirigeants de PME disent en avoir déjà entendu parler et savoir assez bien ce qu'il recouvre, et 31 % en ont entendu parler mais ne savent pas vraiment de quoi il retourne. Mais il y a encore 28 % des personnes interrogées qui déclarent ne pas en avoir entendu parler.

Conséquences de ces notoriétés relatives : les intentions d'utiliser les différentes modalités créées par la réforme sont maigrichonnes.

60 % des dirigeants de PME interrogés par Ipsos n'ont pas l'intention d'utiliser le contrat de professionnalisation dans les mois qui viennent. 11 % le feront « sûrement », et 18 % « probablement ».

Formation hors du temps de travail boudée

52 % des sondés n'ont pas l'intention de recourir aux dispositions permettant de développer la formation en dehors du temps de travail. Contre 12 % qui l'utiliseront « sûrement » et 27 % « probablement ».

Besoin d'une forte communication

Enfin, concernant le DIF, 52 % des personnes interrogées estiment qu'il ne sera pas simple à mettre en oeuvre dans leur entreprise. Contre 29 % qui le juge « plutôt simple » et seulement 9 % « tout à fait simple ».

« Ces résultats sont intéressants mais encore insuffisants, juge Jean-François Veysset, vice-président confédéral de la CGPME, tant nous sommes convaincus que cette réforme est nécessaire à la pérennité de nos PME. Cela signifie une forte communication d'enjeu, notamment gouvernementale, qui devrait mettre autant de moyens dans la promotion de cette réforme que dans celle de l'apprentissage. »

(1) Enquête réalisée auprès de 605 dirigeants d'entreprises de 10 à 249 salariés interrogés du 10 au 24 mai 2005 par téléphone.

Auteur

  • L. G.