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Demain

Le travail nous est compté, sous la direction de Danièle Linhart et d'Aimée Moutet, La Découverte, 354 pages, 28 euros.

Demain | Livres | publié le : 07.06.2005 | Pauline Rabilloux

Concernant le temps de travail, une véritable rivalité existe entre employeur et salarié, puisque ce temps appartient au vécu du salarié mais est acheté par l'employeur. Chaque partie cherche donc à utiliser le temps de travail à son profit. Comme il est difficile pour le salarié de renoncer à certaines dimensions constitutives de soi, il est difficile pour l'employeur de renoncer à s'approprier totalement ce à quoi il peut prétendre : le temps et les capacités d'autrui.

Un malentendu fondamental existe donc entre les deux parties, qui impose la notion de compromis : il faut que les uns et les autres trouvent une légitimité à l'équilibre obtenu. Au travail à la chaîne, qui tentait de «désubjectiver» le temps pour le réduire en unités simples et rationnelles, se sont substituées, depuis les années 1980, des formes de mobilisation et d'usage du temps centrées sur la subjectivité des salariés. La subjectivité est, en quelque sorte, enrôlée dans la bataille pour la performance, dans des conditions imposées.

Une équipe de sociologues, d'historiens et d'économistes analyse à la loupe les moyens et les enjeux de ces mutations au travers d'exemples industriels, en France et dans l'ex-bloc socialiste, mais aussi via les exemples des secteurs financier et des services : banques, plates-formes téléphoniques, hôpitaux, restauration rapide, caisse d'allocations familiales, etc.

Danièle Linhart est sociologue, directrice de recherche au CNRS, laboratoire Genre, travail et mobilités.

Aimée Moutet est historienne et professeure émérite à l'université Paris-13.

Auteur

  • Pauline Rabilloux