Le marasme s'installe aux étages managériaux : les cadres interrogés pour le Baromètre CFE-CGC font passer la rémunération au premier rang de leurs préoccupations, pour la première fois depuis quatre ans, devant l'intérêt de leur travail. La majorité d'entre eux ont obtenu une augmentation inférieure à 2 % ou nulle en 2004 et le niveau de satisfaction globale sur ce sujet reste inférieur à 50 %.

Mais cette crispation sur les salaires traduit peut-être aussi une sinistrose plus générale : la satisfaction à l'égard des possibilités d'évolution dans l'entreprise chute à son plus bas niveau depuis quatre ans (46 %), et le sentiment d'être bien informé sur la stratégie de l'entreprise s'est affaissé à 54 % (- 6 points par rapport à juin 2004). De plus, le pessimisme sur la situation sociale du pays augmente (+ 6 points) et, du côté des cadres adhérents de la CFE-CGC, le pronostic de mouvement social fait un bond spectaculaire à 45 %, contre 31 % en novembre dernier.

Le baromètre, qui détaille les éléments liés à la rémunération, confirme une nouvelle fois la tendance à l'individualisation : pour les cadres bénéficiant d'une augmentation, elle a été uniquement individuelle dans 56 % des cas, et individuelle et collective pour 19 % d'entre eux. Elle ne correspondait à une promotion que pour 23 % de l'échantillon.

En complément de ces salaires et primes, l'épargne salariale reste peu utilisée, 42 % des cadres disposant d'un PEE dans leur entreprise, alors que 71 % le souhaiteraient. Quant aux Perco, encore jeunes, certes, ils ne sont ouverts qu'à 12 % des cadres de l'échantillon, alors que 65 % souhaiteraient en bénéficier.