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Avenir Expat dresse un nouveau profil du Français à l'étranger

L'actualité | publié le : 31.05.2005 | Guillaume Le Nagard

Les travailleurs français à l'étranger sont de moins en moins salariés et de plus en plus indépendants. Et ils prennent un peu d'âge.

Les profils des travailleurs français à l'étranger se diversifient. A côté des cadres expatriés ou détachés, travaillant sous contrat français, on trouve de plus en plus de leurs confrères disposant d'un contrat de travail local, mais aussi de non-cadres et d'indépendants (créateurs d'entreprise et professions libérales). En ouverture du salon Avenir Export - Avenir Expat, qui se tient à Paris du 31 mai au 2 juin, tel est le portrait composite du travailleur français à l'étranger, dressé par les organisateurs, avec l'aide de TNS-Sofrès et d'un panel d'environ 2 000 personnes.

L'expatrié ne répond plus seulement à l'ancienne définition du cadre expérimenté travaillant sous contrat français, et il est même plus souvent employé localement. Mais le balancier n'a pas non plus poursuivi sa course vers la gestion systématique du contrat de travail au plan local : 44 % des travailleurs interrogés disposent, en effet, d'un contrat local, alors qu'ils étaient 54 % l'année dernière. Les expatriés sous contrat français diminuant aussi (16 % contre 21 %), et les détachés (contrat français avec maintien du lien à la Sécurité sociale française) étant devenus minoritaires (6 %), ce sont les créateurs d'entreprise et les commerçants qui augmentent le plus (de 9 % à 13 %), tandis que les professions libérales représentent un 10e de l'échantillon.

Augmentation de l'âge

L'analyse de l'âge de cette population fournit aussi quelques résultats à rebours des tendances. Ainsi, l'expatrié semble avoir arrêté de rajeunir : les moins de 35 ans passent de 55 % en 2004 à 48 % cette année, et les 41 à 59 ans sont en augmentation, à 33 %, de même que les 60 ans et plus, à 5 %.

Couverture sociale

Toutes fonctions et tous types de contrats confondus, l'étranger, ce n'est pas le Pérou, puisqu'un gros tiers de l'échantillon touche moins de 30 000 euros par an, primes comprises, 22 % recevant entre 30 000 et 45 000 euros, tandis que 9 % gagnent entre 60 000 et 76 000 euros, et 15 % au-delà de 76 000 euros. Les expatriés restent les mieux lotis, loin devant les salariés en contrat local, les créateurs d'entreprise et les professions libérales. En matière de couverture sociale, le régime français résiste sur la Sécurité sociale, et sur la retraite : il couvre le tiers ou un peu plus des travailleurs français de l'étranger - et, bien sûr, beaucoup plus pour les expatriés (76 % et 89 %) et les détachés (82 % et 91 %), contre 47 % pour les régimes locaux. Sur ces deux volets de la couverture sociale, les assurances privées restent encore en retrait (20 % et 18 %). En revanche, pour les frais de santé et prévoyance (32 %) et plus encore pour l'assistance rapatriement (36 %), elles se sont largement imposées.

Bilan d'un an de VIE «lifté»

Ubifrance dresse le bilan du volontariat international en entreprise (VIE) et veut en faire la promotion, notamment auprès des PME. Ce dispositif, ouvert aux candidats de 18 à 28 ans, consiste en une mission professionnelle à l'étranger, d'une durée de 6 à 24 mois, pour le compte d'une entreprise. L'Etat dotant le volontaire d'un statut public, exonère l'entreprise de toute prise en charge sociale, au profit d'une simple indemnité forfaitaire mensuelle.

En 2004, plus de 600 entreprises ont envoyé quelque 2 700 VIE en poste à l'étranger. L'objectif fixé par Ubifrance est de franchir le cap des 4 000 VIE en mission d'ici à fin 2005. Une modification intervenue en mars 2004, et intégrée dans la loi sur l'initiative économique, pourrait l'y aider : le temps de séjour en France, avant le départ en mission à l'étranger, a été porté à 165 jours au maximum, contre un mois auparavant, ce qui était souvent considéré comme trop court pour une intégration réussie dans l'entreprise.

En moyenne, les VIE ont, jusqu'ici, débouché sur un recrutement du volontaire au terme de sa mission dans 70 % des cas.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard