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Comment éviter le pire

Demain | Chronique | publié le : 31.05.2005 | De meryem Le Saget

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Comment éviter le pire

Crédit photo De meryem Le Saget

Ecouter certains entrepreneurs raconter leurs échecs est très instructif. Il est souvent possible d'en tirer des enseignements valables pour tous. Voici, par exemple, quelques erreurs à ne pas commettre.

Se reposer sur ses succès d'hier. Croire «dur comme fer» que les solutions qui nous ont fait réussir jusqu'à présent vont continuer à nous propulser vers les sommets. Pas de chance, l'environnement a changé, la demande des clients également, et les salariés ne sont plus les mêmes ! En continuant à faire très bien ce qui nous a toujours réussi, nous restons dans notre domaine d'excellence ou de maîtrise, c'est sûr, mais nous risquons de passer à côté des attentes de notre marché.

Tenir les critiques à l'écart. Beaucoup d'entrepreneurs ont réussi en partant de rien, sans écouter les Cassandre qui leur prédisaient que leur idée ne marcherait pas. Sûrs d'avoir raison, portés par leur intuition, leur volonté ou leur expertise, ils ont fait fi des obstacles. D'où leur habitude d'ignorer ceux qui les alertent ou les mettent en garde sur les décisions qu'ils prennent. Mais, de nos jours, ignorer les critiques, c'est tout simplement éliminer de son champ de vision des éléments importants. La vérité comporte de multiples facettes et personne ne peut se targuer de la posséder totalement. Ecouter ses opposants est extrêmement utile, car leurs arguments soulignent pour celui qui veut aller loin de nouvelles perspectives.

Minimiser la puissance de ses concurrents. Quand on se croit fort parce qu'on a dominé les choses pendant plusieurs années, on a du mal à croire que les adversaires soient dangereux. On les a surpassés depuis si longtemps ! Comme un sportif qui aurait tout gagné pendant quelques années et qui partirait sûr de lui à la prochaine compétition. En se sentant trop tranquille et serein... on risque fort de ne pas voir les challengers préparer leur revanche. Alors, arrive la cuisante défaite.

Vouloir sauver la face par des résultats toujours positifs. Quand le marché décline, que les résultats opérationnels sont moins bons, on veut rassurer. Rien de grave, tout va rentrer dans l'ordre ! Donc, on explique la petite baisse de régime en la minimisant. On habille les chiffres en les présentant sous un jour positif. Car l'important est de continuer à croire que l'histoire va se poursuivre comme elle a commencé. Aucune stratégie de remise en cause n'est engagée puisque rien n'est préoccupant. On a tellement pris goût au succès que l'on n'imagine même pas l'éventualité d'un revers de fortune. Et, en silence, la tempête se prépare.

Devant ces quatre erreurs qui peuvent tous nous concerner (que l'on soit entrepreneur ou non), la leçon finale est bien celle de l'humilité. Avoir la simplicité de regarder les faits et d'écouter les signaux faibles. S'entourer de personnes qui raisonnent différemment de soi et osent soulever les vraies questions, quitte à remettre en cause les habitudes et la pensée courante de l'entreprise. Et, loin de l'arrogance, conserver une vraie humilité devant les situations, les chiffres, et tous les changements qui nous entourent.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <mlsconseil@wanadoo.fr>

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  • De meryem Le Saget