La branche industrie de l'équipementier électrique a fait appel à un cabinet d'ergonomie et de management des organisations afin de faciliter l'insertion des personnes handicapées et l'intégration des collaborateurs souffrant de restrictions médicales.
Dans le cadre d'un plan d'action visant l'inaptitude au travail, Teo, un cabinet spécialisé en ergonomie et en management des organisations, vient de remettre son diagnostic-conseil à la division industrie du constructeur d'appareillages électriques Legrand. « Nous voulons développer davantage l'insertion des travailleurs handicapés et faciliter le maintien dans l'emploi du personnel atteint de restrictions d'aptitude, notamment parce que vieillissant », explique André Charrassin, DRH de la division industrie du groupe (1 200 personnes sur cinq sites).
Au terme de son étude, le cabinet a présenté son dispositif qui définit les grands types de restriction médicale et les procédures de prise en charge. Le plan d'action propose également des outils d'évaluation et de suivi des contraintes des stations de travail, une cartographie des postes, ainsi qu'une procédure d'alerte en cas de risque.
L'originalité de la démarche tient à ce que le management de l'entreprise est réellement impliqué dans le projet et doit s'investir pour sa réussite. Sur les cinq sites de production, en Haute-Normandie et dans l'Aisne, les responsables qualité-santé-environnement (QSE) vont être chargés d'évaluer les risques inhérents à chaque poste de travail. Avec les salariés concernés et leurs responsables, ils recevront une formation en ergonomie.
Depuis les années 1990, la DRH de Legrand a intégré la gestion des handicaps à sa politique RH : « Nous sommes passés d'une situation de quasi-exclusion à la mise en place d'un projet d'entreprise autour de l'intégration des personnes handicapées », commente André Charrassin. Résultat : un taux d'insertion variant entre 5 % et 13 % entre 1993 et 1999, et qui s'est élevé à plus de 11 % l'an dernier. Aujourd'hui, Legrand élargit sa problématique à l'ensemble du personnel susceptible d'être en situation de restriction d'aptitude : « Nous passons de la gestion des travailleurs handicapés à celle des situations de handicap au travail, note encore le DRH. Nous souhaitons également anticiper, et agir de manière préventive. Enfin, notre objectif est de passer d'un traitement individuel à un traitement collectif du handicap. »
Le budget de la mission d'expertise du cabinet Teo, qui s'élève à 25 000 euros, est financé à 70 % par l'Agefiph. La mise en application du plan d'action avec transfert de compétences et coaching en matière d'ergonomie ainsi que l'aménagement des postes de travail devraient s'étendre sur quelque dix-huit mois.
