Faciliter la vie des femmes, qui représentent 60 % de ses quelque 10 000 salariés : c'est le projet de la filiale italienne de l'opérateur de téléphonie Vodafone. Les mesures en faveur des femmes, surtout les «nouvelles mamans», constituent ainsi l'essentiel de l'accord d'entreprise signé en décembre dernier.

A leur retour de congé de maternité - le groupe comptant 500 naissances par an ! -, et jusqu'à ce que leur enfant ait atteint 2 ans et demi, les salariées des centres d'appels et des services administratifs peuvent passer temporairement à temps partiel. Les opératrices des centres d'appels peuvent par ailleurs bénéficier des «vacations maman» : des horaires affectés entre 9 heures et 19 heures, sans contrainte de travail le soir, la nuit ou le week-end. Autre avantage : un congé de maternité longue durée (à plein salaire sur près de dix mois contre une durée légale de cinq mois) et le remboursement de frais médicaux - au moyen d'un fonds de solidarité - qui couvre même... le lait en poudre des bébés ! Une crèche d'entreprise a, en outre, ouvert ses portes voilà un an près du siège du groupe, à Milan.

« Vodafone Italie a misé aussi bien sur le travail des femmes que sur celui des jeunes, en général les parents pauvres du marché de l'emploi en Italie. Vu l'importance de notre personnel féminin, il est évident que les femmes sont la clé de notre succès ! », explique Michele Angelo Verna, directeur des ressources humaines.

Nombreuses dans les call centers (que Vodafone n'a pas choisi d'externaliser), les femmes sont également bien représentées dans les postes élevés, avec quatre femmes sur dix dirigeants au comité exécutif. « Les femmes représentent pratiquement 20 % de nos cadres supérieurs, contre une moyenne nationale de 3 %, et 30 % de cadres moyens, contre une moyenne nationale de 13 % », selon le DRH. « De nombreuses mesures ont été demandées par les syndicats, explique, de son côté, une syndicaliste de la CGIL qui suit le groupe. Les «vacations maman» ne concernaient à l'origine que deux call centers. »

Enfin, la culture managériale a été abordée. Après une enquête sur la satisfaction des salariés, des «règles d'or» ont été définies pour régir les relations entre collègues. Ce vademecum suggère, par exemple, de « ne pas fixer de réunions en dehors de l'horaire de travail » et de vérifier « si contacter un collègue à l'heure du déjeuner, en vacances, durant une formation ou en dehors des heures de travail est vraiment nécessaire »... Diffusées au sein de la filiale italienne, ces «règles d'or» ont été identifiées au siège de la multinationale comme une «bonne pratique».