L'entreprise et le social restent deux mots le plus souvent antagonistes. D'un côté, se situe la recherche de profit selon une logique purement arithmétique, qui s'embarrasse rarement des hommes, de l'autre, figurent les travailleurs, qui ne cherchent pas toujours à comprendre les impératifs économiques du monde dans lequel ils évoluent et tendent à se focaliser sur les avantages acquis et des usages considérés par les premiers comme «passéistes».

Or, s'en tenir à cette opposition semble contre-productif tant pour les salariés que pour leurs employeurs. Didier Pitelet propose une nouvelle manière d'aborder la question sociale dans l'entreprise, passant par la réconciliation des intérêts apparemment divergents des travailleurs et de leurs patrons via le partage de sens et de valeurs. Ces deux derniers termes, en effet, participent à la fois de la performance et du plaisir de travailler. Les premiers clients que l'entreprise doit séduire sont donc ses propres salariés, qui construisent sa prospérité et sont ses premiers ambassadeurs vis-à-vis de l'extérieur. Il appartient à l'entreprise de travailler à construire cette image interne via le dialogue social. Un beau programme, dont on peut pourtant se demander s'il n'est pas quelque peu utopique, à l'heure des délocalisations et de l'emballement de la logique financière. Si les intérêts du capital et du travail étaient convergents, depuis le temps, on peut supposer que cela se saurait !

Didier Pitelet a fondé, en 1996, l'agence Guillaume Tell, spécialisée en communication de recrutement. Il est également le créateur du concept «marque employeur» et milite pour faire du marketing social un enjeu de la performance d'entreprise.