D'ici à 2010, un quart des 192 salariés de l'Urssaf du Var partiront en retraite. « Une partie des quinquagénaires ont intégré l'idée qu'ils partiront à la retraite de manière anticipée. Or, c'est une pratique en voie de disparition. Nous constatons aussi que nombre de ces salariés manquent de motivation pour s'adapter aux évolutions du métier », explique le directeur Antoine Gros. Celui-ci est également membre du comité exécutif de l'Ucanss (Union des caisses nationales de Sécurité sociale). Il y a deux ans, il a pris la présidence d'un groupe de travail sur la gestion des fins de carrière.

Antoine Gros s'appuie sur un principe : le salarié qui poursuit un projet professionnel a envie de continuer à se former. « Du coup, il est motivé et il s'investit dans l'entreprise. » L'Urssaf du Var a donc décidé de proposer un accompagnement individuel.

Quatre à six entretiens, étalés sur un semestre, sont menés par une consultante interne spécialisée en GRH, spécialement dépêchée par l'Urssaf de Marseille. Le salarié qui s'engage dans cette démarche réalise un bilan de compétences qui lui permet d'analyser ses atouts, ses faiblesses et ses désirs, et de définir ainsi un projet professionnel et personnel. Celui-ci est alors soumis à la direction, qui se prononce sur les suites à donner. « Evidemment, nous nous efforçons de répondre aux attentes. Sinon, ce serait contre-productif », reconnaît Antoine Gros.

L'opération peut déboucher sur une formation, une nouvelle affectation ou, simplement, sur un aménagement d'horaires. « Par exemple, un de nos collaborateurs démarre une formation au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers, NDLR), dispensée par la Mutualité française. Il va ainsi développer des compétences utiles pour l'Urssaf, notamment en matière de protection sociale. Celles-ci lui permettront aussi de prendre des responsabilités au sein de la mutualité, comme il souhaite le faire à l'issue de sa carrière, dans quelques années. »

En 2003, sept personnes sur les treize potentiellement concernées ont voulu bénéficier de l'accompagnement individuel alors réservé aux plus de 57 ans. En 2004, la limite d'âge était de 55 ans ; sept personnes sur les vingt susceptibles d'y entrer ont accédé au dispositif. « Nous continuerons progressivement à abaisser le seuil pour descendre jusqu'à 40 ans », précise Antoine Gros.

Au niveau national, le groupe de travail sur la gestion des fins de carrière vient de rendre son rapport. Les partenaires sociaux devraient entamer des discussions sur ce thème dans le courant de l'année. « Bien sûr, ils s'appuieront sur l'expérience menée dans le Var. Mais il faudra laisser le soin à chacun, au niveau local, de mettre en oeuvre des outils adaptés à la spécificité de sa problématique. »