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L'actualité | publié le : 19.04.2005 | Sandrine Franchet

Les salariés français, sondés par TNS Sofres pour Capgemini, confirment leur prise de distance vis-à-vis de l'entreprise. Les plus de 40 ans et les femmes font preuve de la plus forte désillusion.

Près de 2 300 salariés du privé comme du public ont été interrogés en août dernier par TNS Sofres, pour le compte de Capgemini. Les résultats de cette enquête, publiée ce mois-ci, montrent que les deux tiers d'entre eux s'affirment satisfaits du contenu de leur travail (un chiffre identique à celui d'il y a quinze ans) et qu'ils ne ressentent pas de rétrécissement de leurs marges de manoeuvre dans leur emploi.

Motifs d'insatisfaction

Pour autant, les motifs d'insatisfaction ne manquent pas. Un répondant sur deux estime qu'il a récemment été fragilisé dans son emploi, soit qu'il ait douté de sa valeur professionnelle (38 %), qu'il se soit senti menacé dans son poste (37 %), qu'il ait vécu une fusion ou un rachat (23 %) ou qu'il soit passé par la case chômage (20 %). Conclusion : 38 % des salariés interrogés assurent que leur situation professionnelle se dégrade, et le pessimisme est de mise ; seuls 15 % pensent que « le monde va dans la bonne direction » (contre 77 % des Chinois, 51 % des Indiens, 45 % des Américains et 33 % des Britanniques).

Vis-à-vis de l'entreprise, la prise de distance s'accentue : seuls 26 % des salariés interrogés sont attachés à leur employeur, et 21 % lui font confiance, soit respectivement 9 et 16 points de moins qu'en 1997. Par ailleurs, la part de salariés « prêts à faire des sacrifices assez importants dans leur vie personnelle pour mieux réussir leur vie professionnelle » atteint son plus bas niveau : à peine 30 %, une proportion inverse à celle de 1989. Seuls 28 %, également, se placent, face à leur employeur, dans une logique de «loyauté réciproque» ; 55 % évoquant une «loyauté conditionnelle» et 17 % du «donnant-donnant». Au total, 4 % des répondants ont le sentiment d'être «plutôt gagnants» dans leur relation à leur entreprise, 40 % se sentant «plutôt perdants», et 48 % estimant que la relation est équilibrée.

Parmi tous les salariés, TNS Sofres cible les 40-50 ans comme «l'âge critique». Dans ce groupe, la proportion de salariés qui estiment que leur situation se dégrade monte à 46 % (contre 35 % chez les plus jeunes) et le sentiment de menace atteint 41 % (contre 34 %). Dès 45 ans, 28 % espèrent une préretraite pour finir leur vie active, 47 % envisageant de «continuer sur leur lancée actuelle» et 15 % visant une «fonction moins absorbante». Ces taux sont respectivement de 30 %, de 40 % et de 10 % pour les plus de 50 ans.

Les femmes particulièrement déçues

Les femmes font également partie des salariés particulièrement déçus de l'entreprise : seules 17 % des femmes estiment que leurs mérites sont reconnus et récompensés (contre 36 % des hommes) et 36 % sont satisfaites de leurs perspectives d'évolution (contre 56 %). Près d'une sur deux se voit comme perdante dans sa relation à l'entreprise (contre 30 % des hommes) et plus de la moitié s'estiment menacées dans leur emploi (contre 36 %).

Auteur

  • Sandrine Franchet