logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L'actualité

Audi signe un pacte pour l'emploi

L'actualité | publié le : 19.04.2005 | Marion Leo, à Berlin

Après Siemens, DaimlerChrysler et VW, Audi a signé, à son tour, le 8 avril dernier, en Allemagne, un pacte pour l'emploi. Il garantit l'emploi aux salariés, sur plusieurs années, en contrepartie d'un recul des conditions de travail et de rémunération.

Cinq mois après leurs collègues de Volkswagen, les 45 000 salariés d'Audi, filiale allemande de VW, ont, à leur tour, obtenu une garantie de l'emploi jusqu'en 2011. Mais avec de sérieuses contreparties. Au terme d'un accord d'entreprise adopté le 8 avril, le constructeur automobile a convenu avec son CE et le syndicat IG Metall d'une série de mesures, qui devraient lui permettre d'économiser 150 millions d'euros par an.

Baisse salariale

A partir du 1er janvier 2006, les salariés d'Audi, à Ingolstadt et à Neckarsulm, verront leurs salaires baisser de 2,79 %. Cette réduction ne concernera toutefois que les nouveaux embauchés. Les salariés déjà présents recevront le manque à gagner plus tard, grâce à des réserves créées par l'entreprise.

L'accord prévoit également de flexibiliser le temps de travail. Dans la production, les ouvriers devront travailler davantage le samedi. Ils devront inscrire leurs heures supplémentaires sur un compte épargne-temps et les convertir en temps libre pendant les périodes creuses. Ils avaient, auparavant, le choix entre une rémunération directe ou du temps libre.

En moyenne annuelle, les 35 heures hebdomadaires sont maintenues, sauf pour les quelque 1 000 employés des services (surveillance des bâtiments, restauration d'entreprise), qui devront travailler deux heures de plus pour le même salaire. « Mais ils ont l'avantage de rester salariés d'Audi », indique le constructeur, alors que beaucoup d'entreprises externalisent ce type de services.

Des syndicats affaiblis

L'accord d'Audi s'inscrit dans une longue série de pactes pour l'emploi outre-Rhin, qui témoignent d'un affaiblissement des syndicats allemands. En juin 2004, Siemens avait déclenché un débat national sur le temps de travail en imposant le retour à la semaine des 40 heures dans deux usines allemandes de téléphonie mobile, contre une garantie de l'emploi. Le groupe voulait réduire de 30 % les coûts du personnel, et avait d'abord menacé de délocaliser 2 000 emplois en Hongrie. Un mois plus tard, le syndicat IG-Metall acceptait un autre plan d'économies draconien, imposé cette fois par DaimlerChrysler à ses 160 000 salariés en Allemagne, sous la menace de délocaliser 6 000 emplois. En contrepartie, le groupe automobile s'est engagé à ne pas licencier jusqu'en 2012.

Le 3 novembre 2004, les salariés de Volkswagen obtenaient, à leur tour, à l'issue d'un conflit salarial très dur, une garantie de l'emploi jusqu'en 2011, mais au prix du gel des salaires pendant deux ans, d'une flexibilité accrue et de conditions d'embauche moins favorables. Plus satisfaisant pour les salariés, néanmoins, que le choix d'Opel d'annoncer, fin 2004, la suppression de 10 000 emplois en Allemagne, puis de s'engager, en mars, sur un maintien des sites allemands.

Auteur

  • Marion Leo, à Berlin