Consternation et incompréhension. Ce sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la bouche des représentants du personnel de la Cram Ile-de-France (Cramif). L'objet de leur colère ? Un projet de décentralisation qui vise le service du contrôle médical des maladies professionnelles. Cette structure unique en France, qui accueille 40 salariés - des cadres, des administratifs et des médecins-conseils qui relèvent de la Cnam -, oeuvre pour la reconnaissance des pathologies professionnelles. Mais c'est surtout un pôle de compétences apprécié, notamment des unités hospitalières spécialisées en pathologies professionnelles.

Le projet, annoncé une première fois en août 2004, puis gelé, avant de réapparaître ces derniers jours, consiste à éclater ces professionnels dans les échelons départementaux. « Autrement dit, cela revient à disperser une compétence très spécifique, à casser un groupe d'experts en les isolant. Les conséquences seraient néfastes pour ce travail complexe que représente la reconnaissance des maladies professionnelles », avance Guy Perrossier, délégué syndical FO de la Cramif.

Pour le Dr Bernard Trutt, directeur régional du service médical, qui pilote cette réorganisation, l'objectif est triple : « Améliorer le service rendu aux assurés sociaux par une plus grande proximité avec les médecins, renforcer la concertation avec les caisses locales et assurer la continuité du traitement du dossier de reconnaissance. » La restructuration de ce service paraît en contradiction avec les objectifs gouvernementaux. « Le plan de santé au travail de Gérard Larcher prône davantage la consolidation des données et l'expertise centralisée sur les ATMP que la dispersion », avance un connaisseur du dossier. Le CHSCT de la Cramif vient de désigner un expert pour évaluer les conséquences de ce projet.