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Des liens se tissent pour une continuité des contrats

Enquête | publié le : 12.04.2005 | C. L.

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Des liens se tissent pour une continuité des contrats

Crédit photo C. L.

Pour aider les saisonniers à enchaîner les contrats de travail en évitant de longs temps morts, des passerelles ont été lancées entre la mer et la montagne. Un bon moyen pour les employeurs de capter, à distance, des candidats expérimentés qu'ils peuvent fidéliser saison après saison.

Pas facile de postuler dans une station balnéaire lorsque l'on est employé à servir des vins chauds dans une station de sports d'hiver. A moins d'intégrer l'un des dispositifs dont le but est, justement, de créer des passerelles entre emplois d'hiver et emplois d'été.

Du travail toute l'année

« Notre objectif : donner du travail toute l'année aux saisonniers, explique Gwenola Bignonet, adjointe au directeur de l'agence ANPE d'Auray (Morbihan). A cette fin, les comités des bassins d'emploi d'Auray et d'Albertville (Savoie), en collaboration avec les ANPE et les missions locales, ont signé, en 1998, un partenariat qui a, alors, permis à 12 jeunes demandeurs d'emploi d'Auray de participer à la bourse à l'emploi, organisée en octobre à Albertville. Dix sont revenus avec des contrats de travail pour la saison d'hiver. L'année suivante, le dispositif est devenu départemental. »

Aujourd'hui, une centaine d'emplois sont proposés en Savoie aux saisonniers du Morbihan. Ces offres prennent place dans un CV Entreprise, document demandé aux employeurs présentant, outre le(s) poste(s), les caractéristiques de l'établissement et les conditions d'accueil du saisonnier - les employeurs, adhérents, s'engagent à loger les saisonniers.

Suivi attentif

Une fois en poste, les saisonniers continuent d'être suivis. « Nous les contactons par téléphone pour savoir comment se passe leur saison. Nous nous rendons également sur place durant une semaine », explique David Huilizen, conseiller technique de la Maison de la saisonnalité d'Auray. Cette attention est également portée sur les employeurs. « Un salarié saisonnier qui ne ferait pas l'affaire engage le dispositif et son image auprès des employeurs savoyards. » Une telle précaution est, en effet, utile, surtout lorsque l'on connaît le poids du bassin d'emploi de la Tarentaise, qui « accueille plus de 20 000 salariés saisonniers, dont 80 % viennent d'autres bassins d'emploi », confirme Daniel Meyer, directeur de l'agence ANPE d'Albertville, également en lien avec la ville d'Agde pour présenter ses offres avant chaque début de saison.

Emules

La formule a fait des émules. Depuis 2002, un partenariat du même genre existe entre la mission locale de Royan et celle de Chambéry. « Lors de la première saison, cinq jeunes royannais ont bénéficié de ce rapprochement avec la station de ski. Aujourd'hui, ils sont près de 60. Concrètement, Chambéry se charge de repérer les offres et propose nos candidats », souligne Sophie Caron, conseillère emploi saisonnier à la mission locale de Royan. Depuis, Courchevel s'est joint au dispositif et une nouvelle structure a vu le jour, baptisée «saison mode d'emploi», destinée à une population de saisonniers plus âgés.

Professionnalisation

Issu de la même région, un autre dispositif vient d'être lancé : le «contrat Mer montagne de professionnalisation» du Club des élus pour les emplois saisonniers mer-montagne, créé cet hiver, sous l'impulsion de Philippe Most, maire de Royan, réunissant près d'une cinquantaine de membres. Son principe ? Professionnaliser et fidéliser les saisonniers dans le cadre d'un protocole, d'une durée de douze mois.

Deux embauches successives

Le saisonnier-demandeur d'emploi est engagé successivement à temps plein dans deux entreprises, pour cinq mois consécutifs dans chacune. Chaque période comprend quatre mois de travail et un mois en formation, à la charge de l'Etat et d'un organisme paritaire collecteur agréé. Le reste du temps, le salarié bénéficie de congés payés et d'une prise en charge par l'Assedic.

Les entreprises, pour leur part, sont exonérées, pendant la première année, de charges sociales. En cas de reconduction du contrat, l'entreprise bénéficie d'une réduction des charges sociales de 70 %. Egalement prévue dans le dispositif, la location d'un logement pour le saisonnier.

Visioconférences

Autre expérimentation : celle de Bernard Vialard, directeur de l'agence ANPE de Saint-Paul-les-Dax (Landes) qui, outre l'organisation d'un forum «Des sommets aux vagues», proposé avec les stations des Alpes, permet à des employeurs, depuis cette année, de recruter des candidats via des visioconférences. « Le 24 mars dernier, douze recruteurs de la côte landaise ont pu «rencontrer» une cinquantaine de candidats, postulant depuis la station des Arcs. Au préalable, un premier travail de sélection avait eu lieu sur la base des CV. La visioconférence a permis de la finaliser », précise Bernard Vialard, séduit par cette formule, simple et peu coûteuse, qu'il compte renouveler en septembre prochain, mais, cette fois, au service d'hôteliers montagnards.

Auteur

  • C. L.