logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Recrutement et fidélisation restent des points noirs

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 05.04.2005 | Marie-Pierre Vega

D'ici à 2007, la plate-forme logistique Clésud à Grans-Miramas (13), créée en 1993, aura doublé le nombre de ses salariés. Et ce, malgré les difficultés de recrutement.

Un millier d'emplois directs, une centaine d'emplois saisonniers et 1 700 emplois générés dans le transport routier : Clésud, une opération publique d'aménagement du territoire, atteint ses objectifs.

Inadéquation de l'offre et de la demande

Implantée sur les territoires de Grans et de Miramas, dans les Bouches-du-Rhône, la plate-forme logistique multimodale a été créée en 1993 par la CCI de Marseille-Provence. Elle est cofinancée par le SAN (Syndicat d'agglomération nouvelle) Ouest Provence, une intercommunalité qui regroupe six communes du pourtour de l'étang de Berre, le conseil général des Bouches-du-Rhône et le conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, pour un coût estimé, aujourd'hui, à 58,84 millions d'euros.

Une dizaine d'entreprises sont installées sur le site dont la surface est appelée à doubler d'ici à 2007, tout comme le nombre d'emplois.

Et c'est là que le bât blesse, même si les employeurs anticipent des difficultés de recrutement sur les postes de préparateur de commande, de réceptionnaire, d'expéditionnaire et sur les qualifications de cariste. « L'embauche reste un problème délicat dont l'ampleur n'a pas été suffisamment mesurée. Nous sommes sur un marché du travail marqué par un fort taux de chômage. Malheureusement, les demandeurs d'emploi sont souvent en inadéquation par rapport à nos besoins », estime Bernard Brun, Pdg de la société Rexel et président de l'Association des utilisateurs de Clésud.

Pour aider les entreprises dans leurs recrutements, la plate-forme s'est dotée d'un point relais-emploi courant 2003. Animée par trois personnes mises à disposition par le SAN, la structure accueille les candidats, organise des informations collectives, met sur pied des sessions de formation et centralise les offres d'emploi proposées par ses partenaires : les entreprises, mais surtout les agences de travail temporaire, l'ANPE et les pôles emploi des collectivités de la zone. « En 2004, le point relais a accueilli près de 1 500 demandeurs d'emploi, dont un bon millier pouvant constituer des candidats potentiels », explique Anne-Marie Bern, chargée de mission Clésud au sein du SAN.

Résultats mitigés

A ce jour, les résultats apparaissent mitigés. Le taux de placement plafonne à 16 %, avec seulement 121 candidats recrutés, dont près des deux tiers en intérim. Sur les deux sessions de formation organisées en 2004, seuls 4 des 26 stagiaires ont été embauchés sur Clésud. « Nous ne parvenons pas à nous expliquer pourquoi ni le point relais-emploi ni les autres structures emploi du bassin ne réussissent à mieux satisfaire les besoins des exploitants de la plateforme », regrette Anne-Marie Bern.

Préférence pour l'intérim

Qui, des candidats ou des employeurs, serait trop exigeant ? Toujours est-il que les difficultés de recrutement se doublent de problèmes de fidélisation du personnel. « Mon taux de turn-over avoisine les 20 %, déplore Bernard Brun. J'ai beaucoup de mal à trouver des personnes intéressées par un CDI. Nombreuses sont celles qui préfèrent l'intérim. C'est à n'y rien comprendre. »

Auteur

  • Marie-Pierre Vega