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Le taux de chômage incite le gouvernement à réagir

L'actualité | L'événement | publié le : 05.04.2005 | Jean-François Rio

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Le taux de chômage incite le gouvernement à réagir

Crédit photo Jean-François Rio

Après avoir dépassé la barre des 10 % en janvier, le chômage a encore progressé en février. Sur fond de cacophonie gouvernementale, le Premier ministre a annoncé la mise en place accélérée du plan de cohésion sociale et la tenue d'un séminaire sur l'emploi, le 7 avril.

Sur le front de l'emploi, les mois s'enchaînent et... se ressemblent. En février, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 a, en effet, encore progressé pour atteindre 2 481 100 personnes. Par rapport à janvier, cela représente 12 800 chômeurs de plus, soit une hausse de 0,5 %, dont + 0,8 % pour les hommes et + 0,2 % pour les femmes en données CVS. Sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie 1 affiche une progression de 2,1 % (+ 1,9 % pour les hommes et + 2,2 % pour les femmes).

Mauvais chiffres

Cette nouvelle hausse fait suite à celle de janvier (+ 0,7 %), mois au cours duquel le taux de chômage avait atteint la barre symbolique des 10 %. En février, il reste inchangé, à 10,1 % de la population active, au sens des critères établis par le BIT. Il s'élève à 22,9 % pour les jeunes de moins de 25 ans présents sur le marché du travail, à 9,2 % pour les actifs âgés de 25 à 49 ans, et à 7,2 % pour les 50 ans et plus.

Ces mauvais chiffres de février concernent tout aussi bien les jeunes de moins de 25 ans (+ 0,9 %) que les chômeurs de longue durée (+1,2 %). Parmi eux, le nombre d'inscrits au chômage depuis deux à trois ans augmente de 1,9 % en février et de 16,7 % sur un an ! Seules bonnes nouvelles : les inscriptions enregistrées à l'ANPE en février diminuent de 0,2 % par rapport au mois précédent. Les entrées consécutives à un licenciement économique sont, notamment, en baisse de 4,2 %. Dans le même temps, les sorties de l'ANPE grimpent de 2,7 %. De bon augure ? En tout cas, l'annonce de ces statistiques mensuelles, publiées le 31 mars par la Dares, a donné lieu à une sorte de cacophonie gouvernementale. Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale, a ouvertement mis en doute l'objectif fixé par le chef du gouvernement d'une réduction sous le seuil des 10 % du chômage en 2005, prévision confirmée par l'Insee, qui table sur un taux de chômage de 9,9 % à fin juin.

Polémiques

Patrick Devedjian, ministre délégué à l'Industrie, a accusé son collègue de ne « pas croire à son propre plan de cohésion sociale ». De son côté, Jean-François Copé, le porte-parole du gouvernement, a confirmé la détermination de l'équipe Raffarin à lutter contre le chômage, sans toutefois s'engager sur des résultats en fin d'année. Pour couper court à toute polémique, Jean-Pierre Raffarin a décidé d'accélérer la mise en place du plan de cohésion sociale ainsi que la tenue d'un séminaire gouvernemental sur l'emploi, le 7 avril.

Contrats d'avenir

Le Premier ministre mise, notamment, sur un succès rapide et massif des contrats d'avenir destinés aux bénéficiaires des minima sociaux, dont les premiers viennent d'être signés en Côte-d'Or (lire p. 7). Objectif visé : 185 000 contrats d'avenir d'ici à la fin de l'année. Analysant la montée du chômage, le ministre délégué aux Relations du travail, Gérard Larcher, a stigmatisé l'attentisme du secteur marchand. « Le problème, c'est qu'on ne crée pas assez d'emplois pour absorber la croissance démographique jusqu'en 2006 », a-t-il, en outre, ajouté, dans un entretien accordé à l'AFP. Les organisations syndicales ont, quant à elles, déploré l'absence de politique volontariste des pouvoirs publics.

En Allemagne, début de décrue

41 000 demandeurs d'emploi de moins en mars en données brutes. Tout en restant à un niveau très élevé - environ 5,175 millions de sans-emploi -, la courbe du chômage commence à s'infléchir outre-Rhin. Le taux de chômage brut a reculé de 0,1 point en mars, à 12,5 % (10,3 % à l'Ouest et 20,6 % à l'Est).

Selon Wolfgang Clement, ministre de l'Economie et de l'Emploi, « le point haut du chômage a été atteint et la tendance s'inverse ». Celui-ci prévoit un recul du chômage sous les 5 millions au printemps.

Le nombre de demandeurs d'emploi avait franchi, en début d'année, le seuil historique de 5 millions en données brutes, un record depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour le gouvernement français, l'amorce d'un redressement en Allemagne - première économie de la zone euro et son principal partenaire commercial - est, finalement, le seul véritable bon présage de ce début avril.

Auteur

  • Jean-François Rio