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Une bonne longueur d'avance

Dossier | publié le : 05.04.2005 |

Cent quarante quatre contrats de professionnalisation ont été signés dans la branche des télécommunications. La commission d'acceptation s'est réunie quatre fois depuis janvier et a donné son feu vert à 75 % des demandes.

Le secteur des télécommunications est peut-être celui, parmi les rares à avoir donné des informations, qui a défini avec un grand niveau de précision ses priorités et les modalités de gestion de ses nouveaux contrats de professionnalisation. L'accord sur la formation professionnelle dans les télécommunications a été signé le 24 septembre 2004. Un arrêté du 10 février 2005 porte extension de cet accord. Et une délibération très détaillée de sa CPNE, du 19 octobre 2004, fixe les priorités de financement des contrats de professionnalisation dans les télécommunications. Cette délibération concerne également les priorités de financement des périodes de professionnalisation dans le secteur.

Contribution spécifique

Dès 2002, un accord paritaire créait une contribution spécifique des entreprises de la branche pour financer un observatoire des métiers, les études et le paritarisme de la CPNE. La mise en oeuvre de ces choix et de ces instances a préparé le terrain.

Concernant la gestion du 0,5 % professionnalisation, une préventilation a été définie de la manière suivante : 0,2 % pour les contrats de professionnalisation ; 0,2 % pour les périodes de professionnalisation ; et 0,1 % pour les DIF prioritaires. En vitesse de croisière, l'Opca s'estime capable de prendre en charge 93 contrats de professionnalisation par mois à un coût de 4 000 euros. Ce coût, très inférieur au plafond de 6 800 euros fixé par le Fonds unique de péréquation (FUP), devant être respecté pour bénéficier de la mutualisation interOpca, résulte des choix techniques et politiques des partenaires sociaux de la branche.

Si la commission de prise en charge s'est réunie quatre fois depuis le début de l'année et a accepté, en moyenne, 75 % des contrats présentés, soit, à début mars, 144 prises en charge retenues, c'est parce que les partenaires sociaux ont affiché leur volonté politique de repositionner le contrat de professionnalisation sur l'insertion professionnalisante pour «les métiers de la relation clientèle» et sur le «coeur de compétences» de la branche pour les métiers techniques. Dans ces métiers techniques (réseau, exploitation, etc.), les partenaires sociaux de la branche comptent sur les contrats de professionnalisation pour permettre l'insertion de jeunes de niveau bac + 2 visant une troisième année (licence pros, DTA, etc.).

Deux certifications

A l'inverse, dans le domaine des métiers de la relation clientèle, la CPNE a confié à Auvicom la maîtrise d'oeuvre de la création de deux certifications de qualification professionnelles (CQP) en partenariat avec le cabinet MCVA (lire l'encadré ci-contre). Ces CQP devraient être prêts en juin prochain, et, ainsi, permettre de dynamiser la rentrée de septembre sur ces deux validations.

Les partenaires sociaux ont fait le choix, tout à fait dans la perspective des ANI 2003 et de la loi de 2004, de réorienter les cursus diplômants (notamment les bac visant un bac + 2 tertiaire) sur l'apprentissage. Ainsi, les contrats dérogatoires de plus de 12 mois sont réservés aux jeunes de niveau bac (non acquis) maximum.

Partenaires

Conséquence : une entreprise comme France Télécom, par exemple, qui a enregistré plus de 900 contrats de qualification en 2004, dont 70 % visaient un diplôme dans les métiers de la relation clientèle, pour la plupart en BTS action commerciale, va donc devoir réorienter une partie de ses futurs jeunes demandeurs de BTS professionnels vers le contrat d'apprentissage. Avec une taxe d'apprentissage de 0,5 % de la masse salariale de plus de 100 000 salariés contractuels et fonctionnaires, France Télécom peut trouver des partenaires pour opérer cette transition.

« Il est clair que la position de la branche nous oblige à beaucoup de pédagogie, surtout envers les organismes de formation qui, auparavant, avaient développé une très importante activité sur les BTS tertiaires, explique Jean-Nicolas Dez, directeur d'Auvicom. En revanche, nos entreprises adhérentes commencent, semble-t-il, à intégrer cette nouvelle donne et prévoient de reporter sur l'apprentissage une partie de leur politique d'insertion. A ce jour, le volume des prises en charge n'a pas atteint sa vitesse de croisière, mais le nombre de demandes augmente à chaque réunion de la Commission, et nous sommes confiants sur la montée en puissance du dispositif. Il faut peut-être laisser un peu de temps à celui-ci pour être connu et reconnu. N'oublions pas que l'alternance a mis près de dix ans à trouver son rythme... Les prestataires de formation devront connaître les accords et leurs priorités. Ils ne devront peut-être plus attaquer tous les secteurs, mais sélectionner ceux qu'ils veulent investir. » L. G

Des CQP sans référentiel formation

La branche des télécommunications construit des Certifications de qualification professionnelles (CQP) pour ses métiers de gestion de clientèle, avec le cabinet MCVA de Vincent Merle. Particularité de cette entreprise : aucun référentiel de formation ne sera produit. Ne seront en fait édités que des référentiels d'évaluation et de certifications métiers. La branche veut, en effet, se concentrer sur la certification des compétences acquises quelles qu'en soient les modalités d'acquisition. Ainsi, elle rendra public ses travaux et le processus d'évaluation, afin que les organismes de formation et de certification intéressés puissent se positionner sur le marché. Ces derniers devront respecter un cahier des charges et être validés par la CPNE, pour être en quelque sorte « prestataire de l'évaluation » pour le compte de la branche. En effet, ces prestataires monteront les dossiers d'évaluation avec les salariés demandeurs, et, au besoin, définiront des formations complémentaires. Auvicom pourra financer ces évaluations, certainement sur la base d'un forfait. Mais ce sont les partenaires sociaux réunis dans la CPNE qui trancheront au final et accorderont ou pas le CQP, sur la base du dossier transmis par l'organisme d'évaluation et sur la base conjointe d'un dossier de preuves déposé par le demandeur de CQP.

Pourquoi une telle architecture ? Principalement pour centraliser l'étude finale des candidatures sur la CPNE, éclairée par les rapports d'évaluation émanant d'organismes indépendants et distincts des éventuels prestataires de formation, que ce soit l'entreprise elle-même ou un organisme de formation externe. Mais aussi pour réguler le flux des candidats aux CQP des métiers de la gestion de la clientèle qui seront ouverts uniquement aux personnes en contrats de professionnalisation dans la branche et aux salariés de la branche en démarche de validation de leurs acquis.

Pourquoi contrôler le nombre de diplômés ? Parce que la branche ne souhaite pas certifier plus qu'elle ne peut employer. Pour autant, des passerelles pourront être recherchées à terme, notamment avec les titres du ministère du Travail.

Des CQP sans référentiel formation

La branche des télécommunications élabore des Certifications de qualification professionnelles (CQP) pour ses métiers de gestion de clientèle, avec le cabinet MCVA. Particularité de cette démarche : aucun référentiel de formation ne sera produit. Ne seront, en fait, édités que des référentiels d'évaluation et de certifications métiers. La branche veut, en effet, se concentrer sur la certification des compétences acquises quelles qu'en soient les modalités d'acquisition. Ainsi, elle rendra publics ses travaux et le processus d'évaluation, afin que les organismes de formation et de certification intéressés puissent se positionner sur le marché. Ces derniers devront respecter un cahier des charges et être validés par la CPNE, pour être, en quelque sorte, «prestataires de l'évaluation» pour le compte de la branche. En effet, ces prestataires monteront les dossiers d'évaluation avec les salariés demandeurs, et, au besoin, définiront des formations complémentaires. Auvicom pourra financer ces évaluations, certainement sur la base d'un forfait. Mais ce sont les partenaires sociaux réunis dans la CPNE qui trancheront au final et accorderont ou pas le CQP, sur la base du dossier transmis par l'organisme d'évaluation et sur la base conjointe d'un dossier de preuves déposé par le demandeur de CQP.

Pourquoi une telle architecture ? Principalement pour centraliser l'étude finale des candidatures sur la CPNE, éclairée par les rapports d'évaluation émanant d'organismes indépendants et distincts des éventuels prestataires de formation, que ce soit l'entreprise elle-même ou un organisme de formation externe. Mais aussi pour réguler le flux des candidats aux CQP des métiers de la gestion de la clientèle qui seront ouverts uniquement aux personnes en contrat de professionnalisation dans la branche et aux salariés de la branche en démarche de validation de leurs acquis.

Pourquoi contrôler le nombre de diplômés ? La branche ne souhaite pas certifier plus qu'elle ne peut employer. Pour autant, des passerelles pourront être recherchées à terme, notamment avec les titres du ministère du Travail.