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Plus d'attractivité grâce au nouveau contrat ?

Dossier | publié le : 05.04.2005 | L. G.

Une centaine de contrats de professionnalisation ont été signés par les entreprises de la plasturgie depuis le début de l'année. La branche tente de se rendre plus attractive.

Comment définir des priorités de prise en charge en matière de contrats de professionnalisation dans un secteur où 50 % des entreprises ont moins de 10 salariés ? C'est le problème auquel est confrontée la plasturgie. Ce secteur compte 5 000 entreprises employant 160 000 salariés. Mais la moyenne de 40 salariés par entreprise cache, en réalité, le fait que la moitié d'entre elles sont des TPE.

Le fait des TPE

Comme pour de nombreuses autres branches dans cette configuration, le recours aux contrats de qualification d'hier était principalement le fait des petites entreprises : avant la réforme 50 % des contrats d'alternance étaient réalisés dans des unités de moins de 50 salariés. La vitesse de croisière des années passées s'élevait, à 500 contrats de qualification et 400 contrats d'adaptation.

A ce jour, 100 contrats de professionnalisation sont déjà enregistrés : « C'est un résultat encourageant, compte tenu de la récente mise en place de ces contrats », commente Bruno Couillard, directeur de Plastifaf. Quarante réunions ont été menées en province auprès des entreprises adhérentes pour les sensibiliser, entre autres, à ce nouveau contrat.

Deux décisions

Face à ce constat, deux décisions ont été prises par les partenaires sociaux de la branche. La première : une préventilation souple du 0,5 % de la collecte professionnalisation fixe la répartition suivante : 30 % pour les contrats ; 10 % pour la période de professionnalisation ; 25 % pour le financement de l'apprentissage ; 15 % pour les DIF prioritaires ; et 5 % pour le Fonds unique de péréquation. Seconde décision : le niveau de prise en charge pour les formations techniques a été fixé de manière à rendre le secteur attractif. Le financement horaire est ainsi passé à 12 euros pour les formations techniques, et la durée de formation possible pour les contrats de 24 mois peut atteindre jusqu'à 50 % de la durée totale du contrat !

Ces choix s'expliquent par l'état de santé actuel de la branche. Après cinquante ans de croissance et d'embauche, la plasturgie connaît une période de stagnation. Elle a, par ailleurs, besoin d'attirer des jeunes. Une réévaluation de 5 points des minima salariaux, signée le 24 novembre 2004, va également dans ce sens. Toujours pour ces raisons d'attractivité, la branche devrait tenter de donner un coup de pouce à l'accès à la formation pour deux catégories de salariés : les femmes et les bas niveaux de qualification. Seulement un quart des femmes du secteur, qui représentent un tiers des effectifs, ont la chance de partir en formation. Elles seront davantage prioritaires. Quant aux plus bas niveaux de qualification, 30 % de l'enveloppe professionnalisation devraient leur être réservés.

<www.plastifaf.com>

Sotira : un ingénieur en contrat de professionnalisation

Entreprise spécialisée dans le moulage de pièces en matériaux composites pour l'automobile, Sotira recherchait un technicien pour renforcer sa fonction qualité sur son site Sotira 35, près de Saint-Malo. Elle a signé, le 20 décembre 2004, un contrat de professionnalisation de 12 mois préparant son nouveau salarié à un diplôme de technicien qualité (bac + 3). Ce dernier suit une formation de 448 heures, soit environ trois mois, à l'Icopref, un institut de formation spécialisé dans la qualité et l'environnement, situé dans l'Essonne (91). Agé de 32 ans, titulaire d'un diplôme d'ingénieur en agroalimentaire obtenu en 1997, le nouveau salarié n'est pas la cible à laquelle le législateur destinait le contrat de professionnalisation.

« Après plusieurs expériences de courte durée, cette personne se trouvait dans une impasse professionnelle, et n'avait d'autre solution que de suivre une formation d'un niveau inférieur pour retrouver du travail », explique Willy Goulevant, responsable des ressources humaines de Sora Composites, propriétaire de Sotira. Lui-même était intéressé par le profil «costaud» de ce candidat qui lui a « parlé du contrat de professionnalisation », qu'il ne connaissait pas dans le détail. La nature du contrat n'a pas été un élément déterminant dans l'embauche de ce salarié, car le besoin existait. Si Willy Goulevant regrette de ne pas bénéficier d'allègements de charges du fait de l'âge du salarié, il se réjouit de s'être attaché les compétences d'une personne mûre, bien formée et... rémunérée au Smic.

Auteur

  • L. G.