Des DRH rassurés et des cadres pessimistes : la troisième enquête annuelle sur le choc démographique dans les entreprises, réalisée par la Cegos, révèle des résultats contrastés. Les DRH semblent, en effet, avoir pris la mesure de l'impact du départ des papy-boomers : 64 % des 150 DRH interrogés le considèrent comme une problématique de court terme, contre 48 % en 2003. Mais ils ne sont plus que 23 % à estimer que le choc démographique représente un danger plutôt qu'une opportunité, contre 36 % en 2004. Motif de ce récent optimisme, selon la Cegos : 53 % des DRH ont mis en oeuvre des modalités de transferts de compétences, contre 43 % en 2004 ; 82 % ont étudié les compétences clés dans leur organisation ; 66 % se sont penchés sur la pénibilité des postes.

D'autre part, beaucoup d'entreprises utiliseront ces départs pour réduire leurs effectifs (36 % sont dans cette logique de réduction, contre 8 % qui souhaitent les augmenter). Les remplacements se réaliseront essentiellement par des promotions. Néanmoins, le recrutement externe pourrait sourire aux candidats de plus de 50 ans, 36 % des DRH envisageant de recruter des seniors, contre 23 % en 2004. Les PME, confrontées, notamment, au problème de la transmission, sont les plus ouvertes à cette possibilité.

Le panel de 300 cadres sollicités pour cette enquête se montre plus soucieux. D'une part, dès 45 ans, ils se disent pessimistes sur leur évolution de carrière, la tranche des 35-45 ans imaginant bien plus facilement profiter des départs des baby-boomers*. D'autre part, ils semblent encore peu informés sur les dispositifs mis en oeuvre par les DRH, alors qu'ils auront à gérer en grande partie les impacts de ce choc démographique dans leurs équipes.

* Lire aussi Entreprise & Carrières n° 696/697 : «Le malaise des quadras».