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Enquête

Coopération syndicale pour les licenciés du groupe

Enquête | publié le : 29.03.2005 | E. F.

La CGT soutient l'action de syndicalistes mexicains qui réclament au groupe français de pneumatiques une majoration des indemnités de licenciement. Sans succès pour l'instant.

En août 2000, Michelin ferme deux usines situées à Mexico et à Queretaro (à 250 km de la capitale). Malgré la baisse importante des effectifs, passés de 1 400, en 1992, au moment du rachat des deux sites, à 650, en 2000, elles ne sont toujours pas considérées comme suffisamment rentables par le groupe français. Le désaccord entre ce dernier et les syndicats mexicains porte sur les indemnités de licenciement.

Selon François Roca, membre CGT du comité de groupe, les salariés licenciés « n'ont touché qu'une partie de l'indemnité qui leur était due ». Pour la direction, au contraire, « les salariés mexicains ont perçu une indemnité conforme à la loi fédérale mexicaine ».

Délégation mexicaine attendue en France

Ce n'est qu'en avril 2004, à l'occasion d'un colloque Europe/Amérique latine, organisé à Mexico, que deux syndicalistes mexicains rencontrent Hélène Bouneaud, conseillère à la CGT sur les questions internationales. Le principe d'un déplacement en France des deux syndicalistes est acquis à ce moment-là. En partie grâce à l'aide de la CGT et à celle du syndicat mexicain des pilotes de ligne, ils arrivent en Europe deux mois plus tard.

Le cas des usines mexicaines est alors exposé au comité central d'entreprise et au comité d'entreprise européen.

Rencontre infructueuse avec la direction

« Ils ont également rencontré la direction et, de notre côté, nous avons organisé une réunion publique et tiré des tracts », se souvient François Roca. Sans succès : l'entreprise, qui, entretemps, s'est dotée d'une charte de bonne conduite baptisée «Performance et responsabilité», ne change pas sa position.

La saisine de l'OCDE, effectuée dans les points de contact nationaux (PCN) français et mexicains, n'a pas non plus abouti à l'heure qu'il est. Apparemment, le PCN français ne s'est pas montré très empressé, car la règle veut que le dossier soit pris en charge par le PCN du pays dans lequel le problème se pose. « Mais le PCN mexicain, à la botte du gouvernement et des syndicats corporatistes, a mis la saisine au placard », affirme Hélène Bouneaud.

Nouvelle saisine de l'OCDE

Les syndicats mexicains envisagent de saisir de nouveau l'OCDE. Selon Hélène Bouneaud, ils seraient en mesure de prouver que Michelin, contrairement à ce qu'il avait annoncé, n'a jamais cherché à quitter le Mexique, mais a rouvert une usine en embauchant des ouvriers à des conditions plus défavorables qu'auparavant.

Michelin

> Activité : pneumatiques.

> Effectifs : 127 210 salariés répartis dans 170 pays.

> CEE : 14 pays représentés.

> Chiffre d'affaires 2004 : 15,688 milliards d'euros.

Auteur

  • E. F.