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Les Pratiques

L'hôtellerie teste une démarche d'accompagnement

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 22.03.2005 | Marie-Pierre Vega

Le Fafih, l'Opca de l'industrie hôtelière, expérimente une démarche de validation des acquis de l'expérience en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Expérimenter avant de généraliser. Le Fafih, l'organisme paritaire collecteur agréé de l'industrie hôtelière, a décidé, début 2004, de tester une démarche d'accompagnement de salariés dans un parcours de VAE afin de construire un dispositif adapté à la branche. L'Opca a choisi la région Paca, où il peut bénéficier d'un financement EDDF (Engagement de développement de formation) conclu avec la DRTEFP, alors que « la loi ne permet pas aux Opca de financer les frais d'accompagnement d'un parcours de VAE tant que les diplômes visés ne sont pas inscrits au Répertoire national des certifications professionnelles », rappelle Christiane Thouin, responsable du chantier VAE.

Faibles qualifications

Suite à une opération de communication, lancée en mars 2004, essentiellement auprès d'entreprises et de syndicats professionnels de la région niçoise, une quarantaine de salariés se sont engagés dans la démarche, financée 1 500 euros par candidat. Ce sont, pour la plupart, des femmes de chambre de niveau V, au mieux, des serveurs de restaurant, et l'on compte aussi quelques réceptionnistes et assistants d'exploitation. Ils visent l'un des sept certificats de qualification professionnels (CQP) de la branche.

«Espace Compétences», un centre ressources de la région, les reçoit en entretien, puis ils sont accompagnés par des centres de formation accrédités. « Ils connaissent bien les certifications de la branche. Il faut d'ailleurs veiller en permanence à ce que les formateurs se placent dans une démarche de validation des acquis, et non pas d'identification des besoins de formation », souligne Christiane Thouin.

Interlocuteur «naïf»

Le candidat construit son dossier en «texte libre» lors d'entretiens avec un formateur de la spécialité concernée et avec un interlocuteur «naïf». « Ce dernier pose des questions différentes qui enrichissent l'entretien et obligent le candidat à reformuler ses explications. Il l'aide aussi à se détendre », estime la responsable. Les compétences sont évaluées par rapport au référentiel de la branche. Les aptitudes sont examinées selon la méthode des incidents critiques de Flanagan, qui permet d'interroger le candidat sur les situations difficiles qu'il a dû résoudre. Enfin, pour évaluer le volet connaissances, le formateur invite le salarié à dire ce qu'il sait sur des sujets comme l'hygiène. « Nous ne voulions surtout pas mettre le candidat en situation d'examen », résume Christiane Thouin.

A ce jour, 85 % des candidats obtiennent la validation de leur CQP. Deux ont bénéficié d'une validation partielle et un seul a abandonné. L'expérimentation se poursuit en 2005, auprès d'une centaine de demandeurs d'emploi. L'Opca attend que les diplômes de la branche soient inscrits au RNCP pour, enfin, généraliser sa méthode.

Auteur

  • Marie-Pierre Vega