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Les Pratiques

Les Pays-Bas cherchent des marges

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 22.03.2005 | Emmanuelle Tardif, à Amsterdam

Réforme en vue pour le temps de travail. Objectif : simplifier la réglementation et accroître la flexibilité saisonnière.

Si le gouvernement décide de suivre la recommandation du Conseil économique et social, les salariés néerlandais peuvent se préparer, dès l'an prochain, à des semaines bien chargées. Les partenaires sociaux se sont, en effet, mis d'accord sur une réforme de la législation, qui prévoit la possibilité de travailler jusqu'à 60 heures par semaine, ou douze heures par jour, du moment que la moyenne sur seize semaines ne dépasse pas 48 heures hebdomadaires, ce qui correspond aux maxima européens actuels.

Cette réforme vise également à simplifier les règles en matière de temps de travail. Actuellement, il existe aux Pays-Bas un règlement standard, qui autorise une moyenne maximale de 40 heures hebdomadaires, et un règlement «concerté», établi dans le cadre d'une convention collective, stipulant qu'une semaine de travail peut compter jusqu'à 45 heures en moyenne.

Horaire annuel

Les employeurs essaient déjà de trouver des solutions pour accroître la flexibilité. Chez NOB, une société de services et de moyens techniques pour la radio et la télévision, on a annualisé le temps de travail des 360 salariés, ce qui n'est pas si fréquent ici. « Nous avons fixé une norme de 1 920 heures par an sur la base d'une durée légale hebdomadaire de 37 heures », précise Sandy Frederiks, l'assistante du DRH. Si cette moyenne annuelle correspond à celle des Hollandais, les techniciens audiovisuels chargés de retransmettre les matches de football, par exemple, peuvent s'adapter au calendrier des compétitions et profiter de la trêve hivernale.

Prime

Au parc des expositions de la Jaarbeurs, à Utrecht, c'est au printemps et en automne qu'on travaille le plus. L'entreprise a adopté, en janvier 2004, dans le cadre de sa convention collective, un horaire annuel de 1 872 heures. « A la fin de l'année, on fait les comptes : les salariés qui ont travaillé davantage reçoivent une prime, tandis qu'en cas de solde horaire négatif, leur dette est, en quelque sorte, effacée par l'entreprise », explique le responsable RH, Kees Gerritse.

Les 165 salariés de la Jaarbeurs travaillent, pour la plupart, sur la base d'un temps plein de 36 heures. Toutes les heures effectuées en plus - jusqu'à un maximum de 50 heures par semaine en haute saison - sont épargnées en prévision des périodes creuses. Parallèlement, l'entreprise a instauré un système de grilles horaires flexibles. Les chefs de service établissent un emploi du temps avec trois semaines d'avance. Toutes les heures intégrées par la suite au planning sont considérées comme heures supplémentaires et rémunérées en conséquence... « Le personnel s'adapte mieux aux fluctuations, résume Kees Gerritse. Et nous recourons beaucoup moins aux heures supplémentaires. »

Auteur

  • Emmanuelle Tardif, à Amsterdam