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Enquête

Trouver l'équilibre entre contrôle et autonomie

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 22.03.2005 | G. L. N.

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Trouver l'équilibre entre contrôle et autonomie

Crédit photo G. L. N.

E & C : Dans La dynamique entrepreneuriale des grands groupes* que vous publiez, vous avez identifié différents modes d'action des entreprises dans ce domaine. Quels sont-ils ?

O. B. : C'est une typologie qui représente certains modes d'approche de l'innovation bien identifiables. Le modèle de l'enclave consiste à créer une entité dédiée, pour initier ou appuyer des initiatives entrepreneuriales au sein du groupe, comme EDF Business Innovation, rattaché à la branche développement d'EDF. Dans le modèle de la dissémination, une équipe légère est chargée de promouvoir les valeurs entrepreneuriales au sein du groupe, comme Gaz de France Entreprendre (lire p. 16).

Le modèle de l'imprégnation repose sur la revendication d'une culture entrepreneuriale diffuse et non formalisée, mais appuyée sur un discours d'entreprise, des valeurs, des modes d'évaluation et de rétribution... comme chez L'Oréal.

La création d'un fonds de capital risque interne pour capter les opportunités externes et permettre des collaborations avec des start-up innovantes est ce que nous avons appelé «l'acquisition apprenante» (Air Liquide Ventures, par exemple). Enfin, le recours à l'essaimage, pratiqué par le CEA pour valoriser, sur le plan économique, le résultat de ses recherches, est une forme de «bouturage».

E & C : A quelles difficultés les entreprises qui souhaitent favoriser l'intrapreneuriat sont-elles confrontées ?

O. B. : Parmi les questions principales, je crois qu'il faut se poser celle du rôle assigné aux managers dans l'entreprise. On a vu le restructurateur et le coach ; comment définir désormais le rôle de l'intrapreneur dans le contexte d'une société donnée ? L'établissement de son profil est une question de GPEC. Celui de 3M n'est pas comparable à celui d'Intel, par exemple. Ensuite, il faut travailler à son intégration dans l'organigramme et à sa fidélisation. Beaucoup d'entreprises sont restées dans le registre du souhait, et n'ont réussi qu'à faire fuir leurs intrapreneurs. Le jeu de curseur est toujours difficile à doser, entre logique de contrôle et de planificateur de la grande organisation et comportements autonomes propres à la logique d'entrepreneur.

* Il est l'auteur de La dynamique entrepreneuriale dans les grands groupes, Institut de l'entreprise, et de L'intrapreneuriat, éditions Economica.

Auteur

  • G. L. N.