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L'actualité

L'effort de la France faiblit encore

L'actualité | publié le : 15.03.2005 | Laurent Gérard

La contribution du pays en faveur de la formation professionnelle a diminué de 0,7 % en 2002. Pour la première fois depuis 1987, l'effort direct des entreprises a baissé.

La part de PIB consacré par la France à son effort en matière de formation professionnelle et d'apprentissage ne cesse de baisser depuis 1993. A cette époque, elle frôlait les 1,9 % du PIB, chutant ensuite à 1,43 % en 2002, dernière année analysée par la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) du ministère de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale et publiée la semaine dernière. Certes, en valeur absolue, les chiffres sont apparemment moins inquiétants : la France a dépensé 21,8 milliards d'euros en 2002, contre 14 en 1989. Mais, au final, l'effort relatif de formation de la France en 2002 ne dépasse pas celui de 1988...

Les Opca montent en puissance

Ces chiffres ont plusieurs explications. Du côté des entreprises, après dix années de croissance soutenue (+4% en moyenne par an), leurs dépenses stagnent (+0,2%) en 2002. Celles en faveur des jeunes se replient (-1,1 %), et le nombre de formations par alternance chute de 6,1 % (971 millions d'euros investis, soit - 5,8 %).

Les dépenses en faveur des salariés progressent de 0,5 %. Mais c'est surtout la formation financée via les Opca (organismes paritaires collecteurs agréés) qui croît vigoureusement (+8,7%, soit 2,795 milliards d'euros). De fait, le nombre d'entreprises cotisant à un Opca a augmenté en 2002.

Retrait de l'Etat

En revanche, pour la première fois depuis 1987, les dépenses directes des entreprises de plus de dix salariés diminuent (-4,5 %, soit 4,62 milliards d'euros dépensés). Cette baisse est essentiellement le fait des grandes entreprises, analyse la Dares.

Du côté de l'Etat, on assiste à un net désengagement : ses dépenses baissent de 4,8 % et même de 7,7 % si l'on exclut la formation de ses propres agents (42,6 % des dépenses, soit 3,283 milliards d'euros).

En revanche, la dépense privée augmente de 5 %, mais reste marginale, à 2,9 % de l'ensemble.

Auteur

  • Laurent Gérard