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Une gestion de projet sur le mode participatif

Dossier | publié le : 15.03.2005 | Emmanuel Franck

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Une gestion de projet sur le mode participatif

Crédit photo Emmanuel Franck

Pour obtenir leur adhésion au nouveau logiciel de gestion des temps et des activités (GTA), la mairie de Boulogne-Billancourt (92) a mené une politique d'implication de ses agents.

Depuis le mois de juillet 2004, les plannings des agents de la mairie de Boulogne-Billancourt (92) sont gérés par un logiciel de GTA. Une grande partie des agents peuvent désormais accéder en ligne, et en temps réel, à un état de leurs présences et de leurs congés, et suivre la progression de leurs demandes. Toutefois, sur les 2 500 agents gérés par Gestor E@sy (GFI Chronotime), solution choisie par la mairie, seuls 1 200 sont équipés d'un ordinateur. Ceux qui ne le sont pas effectuent leur demande auprès de leur chef de service.

Par ailleurs, le périmètre de Gestor n'englobe pas les 800 à 1 000 vacataires, une population jugée «trop fluide», selon Christophe Lombard, chef de projet RH à la direction de la modernisation et de la prospective de la ville. Au total, compte tenu des métiers des uns et des autres, Gestor doit gérer 192 profils différents sur une cinquantaine de sites.

Convivialité

Les deux principaux critères présidant au choix de la solution ont été son architecture full web, permettant une gestion décentralisée, et sa convivialité, afin que l'ensemble des personnels s'approprie l'outil.

A l'origine de ce projet, démarré en 2002, il y a la signature, cette année-là, de l'accord de RTT prévoyant la mise en place d'un outil informatique de gestion des présences. « Nous avons voulu en profiter pour nous doter d'un vrai outil de GTA », se souvient Lionel Kreber, chef de projet RH à la direction de la gestion des personnels. Le temps de travail disponible diminuant, il s'agissait de l'optimiser. La mairie espérait réduire le temps consacré à la gestion des congés par les personnels administratifs, et réaffecter le temps ainsi dégagé à des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Par ailleurs, et même s'il n'a pas été mis en place dans ce but, Gestor a permis de créer un nouveau régime indemnitaire comportant un complément de prime lié au présentéisme.

Forte fréquentation du site

Selon Lionel Kreber, il est encore trop tôt pour mesurer les effets de Gestor sur l'optimisation du temps de travail. En revanche, la mairie est déjà satisfaite de sa fréquentation. Avec 3 195 connexions en moyenne par semaine, Gestor est l'outil informatique le plus utilisé après l'annuaire.

La CGT, en revanche, est plus mitigée sur ce nouvel outil. Philippe Quintard, secrétaire général de la CGT à la mairie, estime que Gestor pourrait être utilisé pour mettre en place des horaires variables, permettant au personnel qui n'est pas en contact avec le public d'avoir plus de latitude pour prendre son service, au lieu d'être simplement un « système de contrôle du temps de travail des salariés ». Surtout, le secrétaire général est hostile à la prime récompensant le présentéisme. Il relève également que cette prime de 150 euros par semestre diminue en fonction des absences (75 euros pour trois jours d'absence, rien au-delà de cinq jours), y compris lorsque celles-ci sont prévues statutairement (pour décès, mariage, formation...). Ce qui lui fait dire que la direction reprend d'une main ce qu'elle donne de l'autre.

Tests participatifs

La bonne fréquentation de Gestor s'explique sans doute par la volonté de la mairie de faire participer les utilisateurs à toutes les phases du projet. Gestor a, ainsi, été retenue, à l'automne 2002, parmi trois solutions en lice (celles de GFI, de Chronotique et d'Ares), après trois jours de tests effectués par une quinzaine d'utilisateurs issus de différentes directions ayant chacune des attentes spécifiques.

Il s'agissait, par exemple, de vérifier la convivialité des solutions auprès de la direction de la famille (regroupant les crèches), dont le personnel est peu formé à l'informatique. Ou de constater leur adaptabilité auprès de la direction de la sécurité, dont les agents suivent des cycles de travail particuliers (service continu avec des temps de repos et de récupération). La solution a, ensuite, été déployée dans des directions pilotes, avant d'être appliquée à l'ensemble des agents. Par ailleurs, ces derniers ont suivi une formation d'une heure à une heure et demie à l'utilisation de l'outil, et peuvent composer un numéro de téléphone abrégé s'ils ont des questions à poser.

Mairie de Boulogne-Billancourt

> Effectifs : 2 500 agents.

> Implantations : une cinquantaine de sites.

Auteur

  • Emmanuel Franck