Le mot «décider» semble parfois revêtir une connotation magique de toute puissance. Or, afin de ne pas être qu'un simple effet d'annonce, la pratique de la décision exige du décideur la modestie de savoir qu'il est inutile d'agir sans objectifs bien identifiés.

On ne peut plus, en entreprise comme en politique, distinguer, aujourd'hui, la décision de sa méthode de mise en oeuvre.

C'est cette méthode, ou plutôt « l'esprit de la méthode » a-t-on envie de dire, citant Descartes, que nous livrent deux auteurs plus intéressés par le sens des choses que par de simples recettes.

Laurent Falque, professeur à l'Edhec, et Bernard Bougon, philosophe et psychosociologue associé d'un cabinet de conseil en stratégie d'entreprise, proposent un parcours réflexif sur le sens de l'action au terme rationnel duquel la décision se présente comme la réponse personnelle et intérieure la plus conforme au sens des responsabilités de chacun.

Ils entendent distinguer soigneusement l'étape du choix de celle de la décision à proprement parler et insistent sur la claire distinction entre les trois termes voisins de but, de finalité et d'objectif.

Une petite philosophie pratique à l'usage des décideurs, où l'on découvrira que les méthodes traditionnelles se révèlent parfois d'autant plus fallacieuses qu'elles supposent une liberté d'action qui ne résiste pas à l'analyse.