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L'actualité

Le stress est en augmentationen Europe

L'actualité | publié le : 08.03.2005 | Martine Rossard

A partir d'études réalisées dans sept pays, un rapport de la Fondation de Dublin, rendu public le 2 mars, montre une aggravation des problèmes de santé liés au stress au travail.

L'Observatoire de la Fondation européenne de Dublin pour l'amélioration des conditions de travail vient de publier un rapport soulignant une augmentation des problèmes de santé liés au stress au travail. Le rapport, qui se fonde sur des études menées dans sept pays*, souligne les principales causes du stress : pression accrue, restrictions dans la liberté d'organiser son propre travail ou d'utiliser ses propres compétences, contraintes de temps...

Rythme plus élevé

Les enquêtes nationales montrent, pour la dernière décennie, un accroissement des exigences quantitatives et, là où elle a été étudiée, une tendance à la diminution de l'autonomie dans le travail. En France, 79 % des salariés interrogés en 2004 déclarent travailler à un rythme plus élevé que par le passé, celui-ci étant jugé « trop élevé » par 38 % des répondants. Près de 50 % déclarent manquer de temps pour terminer leur travail et 41 % affirment avoir des objectifs « non réalistes » fixés par leur encadrement. La Fondation de Dublin donne l' alarme sur les conséquences du stress : irritabilité, fatigue, tension, problèmes psychologiques, TMS... Principales victimes : les femmes. D'autant que ces dernières sont majoritaires parmi les salariés des secteurs les plus «stressants» : la santé, les services sociaux et l'enseignement.

Et le développement du stress a un coût. Tant pour les employeurs que pour les collectivités nationales. L'augmentation de l'absentéisme et des incapacités liées au stress a notamment été repérée dans le secteur public en Finlande, et dans le monde du travail en général en Allemagne. Dans ce pays, en dix ans, le nombre de jours d'arrêt maladie liés à des troubles psychologiques a bondi de 37 %. Et le coût de la prise en charge de ces troubles a atteint 3 milliards d'euros en 2001. Aux Pays-Bas, on estime à 12 milliards d'euros par an le coût cumulé de l'absentéisme, des congés maladie, des soins et des incapacités liés aux troubles psychologiques et musculo-squelettiques. Pour la France, le coût du stress n'est pas mentionné. Mais l'état de santé des salariés français interrogés s'avère inquiétant : 67 % se sentent tendus ou irritables, 47 % se disent découragés, 14 % prennent des médicaments et 10 % consultent un psychiatre...

Réorganiser le travail

L'Observatoire note que, pour les experts, la prévention du stress ne doit pas passer par une approche individuelle d'adaptation de l'homme à son travail mais par des interventions sur l'organisation même du travail. La Fondation de Dublin souligne aussi que le sujet était rarement débattu avant 2000. Mais elle rappelle que les partenaires sociaux européens se sont mis d'accord, en octobre dernier, pour discuter de la prévention et de la lutte contre cette pathologie.

* Danemark, Finlande, France, Allemagne, Pays-Bas, Espagne, Suède.

Auteur

  • Martine Rossard