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Transformiste ou transformateur ?

Demain | Chronique | publié le : 08.03.2005 | De pierre-loïc chantereau

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Transformiste ou transformateur ?

Crédit photo De pierre-loïc chantereau

Mon petit neveu débarque au salon en hurlant de joie. Il vient de voir à la télé « un formidable transformateur, mais alors vraiment bien. » « Tu es sûr ? »

« Oui, un monsieur qui change d'habit à toute vitesse, hop, c'est incroyable ! »

D'accord. Je comprends mieux. « On dit un transformiste, mon grand, pas un transformateur. » « Tu es sûr ? » « Certain ! » « Ah bon. »

Exit le neveu, qui retourne dans son paradis boulotter des fraises Tagada. Transformiste ou transformateur, ce n'est pas ça qui va lui gâcher son plaisir. Fin du premier épisode.

En y réfléchissant, cette histoire m'en évoque une autre, à propos de la même confusion.

Le premier personnage est un incroyable animateur. Quelle que soit la situation, il est capable de séduire les groupes qu'on lui confie. Virtuose de la posture adaptée, il peut cajoler, imposer, négocier, consoler, rassurer, ou mobiliser son monde. Indemne quoi qu'il arrive, il a traversé tous les régimes, affronté toutes les situations, vendu toutes les réformes. Pas de cicatrices, neuf comme au premier jour, il est encore disponible pour longtemps, prêt d'avance pour la prochaine reconfiguration, la prochaine campagne.

Comment fait-il ? « C'est pas compliqué. J'applique à la lettre ce qu'on apprend dans tous les stages de formation. Une posture différente pour chaque situation. Différente et adaptée. Il faut que le message passe. Alors, je joue mon rôle : arbitre ou négociateur. Décideur s'il faut. Censeur, si c'est utile. »

Des états d'âme ? « Aucun. Ce n'est pas moi qui provoque les changements. Je ne décide rien. Je joue la partition qu'on me donne. Et j'accompagne en adaptant ma silhouette. »

Sa modestie de transformiste l'honore.

A côté de ça, mon deuxième interlocuteur est moins attirant. Plus rugueux. Empêtré avec les équipes, pour tout dire. Mais visionnaire, décidé, courageux, travailleur acharné. La séduction n'est pas son truc. Le devoir, ça, oui. Payé pour adapté le groupe industriel dont il a la charge, il ira jusqu'au bout. Avec pugnacité.

Pas peur de prendre des coups ?

« Les coups, ça fait partie du jeu. Je suis payé pour transformer. Je transforme. »

C'est là qu'on voit la vraie différence entre transformiste et transformateur...

Pierre Loïc Chantereau <www.groupe-equation.com>

Auteur

  • De pierre-loïc chantereau