Pour avoir des buts à visées philanthropiques, les ONG n'en ont pas moins besoin d'être gérées rationnellement. D'autant plus, peut-être, que leurs responsabilités par rapport aux hommes est décuplée comparativement aux entreprises du secteur marchand.

Ces organisations, en effet, ajoutent à leurs responsabilités par rapport à leurs collaborateurs des responsabilités par rapport aux populations en détresse qu'elles entendent secourir, voire, des responsabilités politiques puisqu'elles se mêlent à un titre ou à un autre des affaires de la cité. Or, un certain nombre de scandales - et notamment celui de l'Arc - ont remis en question les a priori d'angélisme qui y étaient attachés.

L'heure est donc venue non seulement de solder les comptes d'un certain nombre de pratiques financièrement ou éthiquement dévoyées mais tout simplement de «resserrer les boulons» pour que les fonds à vocation caritative servent effectivement prioritairement à cet usage. L'intérêt d'une problématique de management et de gestion appliqués aux ONG semble donc patent du fait même de leur importance sociale croissante. Le parallèle entre l'entreprise et les ONG voulu par les auteurs de ce livre est donc moins iconoclaste qu'il peut y paraître à première vue et devrait contribuer à assainir les pratiques. Un livre où l'on découvrira notamment que professionnaliser la gestion des ONG passe par la nécessité de gérer la professionnalisation de leurs acteurs.