La direction de l'usine Maubeuge Construction Automobile (MCA), dans le Nord, vient de décerner à 323 de ses anciens stagiaires le titre d'agent de fabrication industrielle. Un événement de taille en Sambre-Avesnois, où MCA constitue le premier employeur, et où le taux de chômage dépasse encore les 15 %. La filiale de Renault vient, en effet, grâce à cette opération, de se doter d'un formidable vivier de main-d'oeuvre formée à son processus de production.

Explication : début 2004, MCA a été confrontée à plusieurs contraintes. Avec l'explosion des ventes de la Kangoo, les deux équipes de jour ne suffisaient plus à répondre à la demande. Et, parallèlement, la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) de Renault soulignait le besoin de recrutement de l'établissement. Mais, « si nous avions un bon gisement quantitatif, nous avions un gisement qualitatif faible », explique Christian Michel, directeur de l'usine.

D'où le choix de l'entreprise, lors de la mise en route d'une équipe de nuit supplémentaire, de former la main-d'oeuvre locale aux techniques de production de l'industrie. Pour cela, MCA a choisi de mettre en place un partenariat avec l'Afpa et cinq agences d'intérim locales. Ainsi, 397 personnes ont été embauchées par les sociétés de travail temporaire pour le compte de MCA, soit en contrat de qualification (335 salariés), soit en contrat mission jeune intérimaire (42) ; l'enjeu étant de les préparer au titre d'agent de fabrication industrielle (titre professionnel de niveau V, équivalent CAP-BEP). « C'est le niveau minimal requis de ce que l'on recherche pour nos ouvriers », indique Christian Michel.

Pour réussir l'opération, le centre Afpa de Rousies/Maubeuge installe un «village MCA» et reconstitue un atelier de montage équipé de matériels de Renault (une Kangoo, une caisse peinte, des moteurs...). Bilan, « 93 % des candidats ayant passé l'examen ont obtenu le titre », remarque Michel Caron, directeur régional de l'Afpa, soit 323 personnes.

Quid de l'avenir de ces salariés ? Pour une bonne partie, ce sera MCA. L'usine projette, en effet, d'embaucher 250 personnes cette année, dont 125 ouvriers pour mettre en place une équipe de nuit à demi-cadence. « Nous allons bien évidemment recruter parmi les personnes formées », explique Christian Michel. Pour les autres, elles pourront toujours se tourner vers les divers constructeurs automobiles de la région, qui, pour certains, faisaient partie des jurys d'examen, ou bien vers les agences intérim du Val-de-Sambre. Puisque, pour compléter son équipe de nuit, qui totalisera environ 400 personnes, MCA entend encore faire appel à l'intérim.